L'Egypte commémore mercredi le début il y a un an de la révolte contre Hosni Moubarak, dans un climat d'incertitudes et de tensions entre un pouvoir militaire critiqué, un mouvement contestataire à la recherche d'un nouveau souffle et des islamistes triomphants.
La date symbolique du 25 janvier, autrefois "jour de la police", est devenue "journée de la révolution" et a été décrétée jour férié, en souvenir des manifestations qui ont mené à la chute du raïs le 11 février.
Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui tient les rênes du pouvoir a annoncé à la veille de ces célébrations la fin partielle de la loi très décriée sur l'état d'urgence, en vigueur depuis l'assassinat d'Anouar el-Sadate en octobre 1981.
La fin de cette législation, qui permet des restrictions aux libertés publiques et des jugements devant des tribunaux d'exception, est réclamée avec insistance par de nombreux partis, par les mouvements qui ont initié la révolte de l'an dernier et par des capitales occidentales, en particulier Washington.
A l'occasion du premier anniversaire du lancement de la révolte, la justice militaire a gracié 1.960 prisonniers, dont le blogueur Maïkel Nabil, arrêté en mars et condamné à deux ans de prison pour avoir critiqué l'armée.
Les mouvements de jeunes qui avaient initié la révolte ont appelé à relancer la contestation, estimant leur révolution confisquée par les militaires qu'ils accusent de vouloir perpétuer l'ancien système.
Soucieuse de redorer son image, l'armée a annoncé de nombreuses célébrations officielles et parades militaires pour le 25 janvier.Elle a appelé à "préserver l'esprit du 25 janvier qui avait unifié le peuple égyptien, hommes et femmes, jeunes et vieux, musulmans et chrétiens".
Les Frères musulmans, qui savourent un triomphe électoral impensable du temps de M. Moubarak -47% des sièges aux récentes élections législatives- ont annoncé qu'ils célèbreraient le 25 janvier, mais sans réclamer une "deuxième révolution".
Les forces de sécurité ont multiplié les mises en garde contre "toute tentative de sabotage", un avertissement à peine voilé aux militants qui veulent relancer la contestation.
Amnesty International a pressé les autorités militaires de protéger les manifestants et d'autoriser les rassemblements pacifiques.
Grand absent à ces célébrations: Hosni Moubarak, 83 ans, est en détention dans un hôpital militaire du Caire et ne sort que pour son procès où le procureur a réclamé la peine capitale.
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