L'UA reconnaît le meurtre de civils somaliens lors d'un mariage

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Nairobi (AFP)

La force de l'Union africaine en Somalie a présenté ses excuses vendredi pour l'assassinat "dramatique" de sept civils lors d'un mariage le mois dernier, annonçant que trois soldats avaient été inculpés, une attaque qu'elle avait niée précédemment.

Les témoignages recueillis par l'AFP dans la ville portuaire de Merka, dans le sud de la Somalie, avaient rapporté que des soldats faisant partie du contigent de 22.000 hommes de la force de l'UA en Somalie (Amisom) avaient ouvert le feu à la suite d'un jet de grenade par les insurgés shebab au passage d'un convoi le 21 juillet.

Quelques heures après l'attaque, l'Amisom avait "catégoriquement" dénoncé ces "accusations mensongères".

L'ONG Human Rights Watch (HRW) affirmait un peu plus tard que des soldats Ougandais faisant partie de l'Amisom -- qui combattent au côté du gouvernement somalien les insurgés shebab, affiliés à Al-Qaïda -- avaient tué de "sang-froid" six hommes lors d'un mariage après un attentat à la bombe.

"Dans l'une des maisons, dans laquelle la famille Moalim Iidey célébrait un mariage, les soldats ont séparé les hommes des femmes et tué six hommes adultes - quatre frères, leur père et un oncle", a rapporté HRW dans son rapport. 

"Quatre sont morts sur le coup, l'un des frères s'est caché sous un lit après avoir été touché mais il est mort un peu plus tard, et le père est décédé durant la nuit après que les soldats aient prétendument refusé l'autorisation à la famille de le conduire à l'hôpital."

Vendredi, l'ambassadeur de l'UA et chef de l'Amisom, Maman Sidikou, a reconnu que les meurtres de ces civils avaient bien eu lieu.

"Nous avons établi, qu'à cette occasion, sept personnes étaient mortes à la suite d'un incident ayant impliqué nos soldats", a déclaré Sidikou dans un communiqué diffusé au Kenya. 

"Je voudrais, au nom de l'Union Africaine, demander sincèrement pardon pour ces morts.Nous déplorons ces morts."

Trois soldats de l'Amisom ont été "inculpés et attendent d'être traduits devant une autorité judiciaire militaire", a-t-il ajouté.

"J'ai ouvert une commission d'enquête composée de militaires, de civils et de fonctionnaires de police, qui ne font pas partie du contigent, afin de garantir l'impartialité".

Présente en Somalie depuis 2007, l'Amisom appuie les autorités somaliennes dans leur combat contre les shebab dans une grande partie du sud du pays, et les ont chassés de la plupart de leurs bastions que le groupe occupaient depuis des années.

"Nos soldats interviennent dans un environnement très complexe", a précisé Sidikou.

"Nous continuerons de faire appel aux communautés qui nous accueillent pour faciliter le travail de nos soldats dans la lutte contre les islamistes shebab."

 

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