Après un périple épuisant à bord de convois dont la plupart ont été la cible d'attaques en RCA, les réfugiés trouvent à Sido, dans le sud du Tchad, des conditions d'hygiène et de vie plus que précaires. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué une seule fois de la nourriture aux réfugiés à Sido. C'était le 20 janvier, il y a plus de cinq semaines. « Plus de 8 000 réfugiés sont arrivés depuis et n'ont rien reçu à manger, à part quelques biscuits protéinés pour certains d'entre eux, » observe Augustin Ngoyi, coordinateur du programme MSF à Sido.
La majorité des réfugiés de Sido vivent sous des abris de fortune ou sous des arbres pour les nouveaux arrivés, sans rien d'autre pour se protéger que leurs propres vêtements. Il n'y a que 20 latrines et quatre points d'eau pour les 13 200 réfugiés se trouvant aujourd'hui à Sido. Le paludisme représente près de 30% des pathologies observées au centre de santé MSF. En 16 jours, l'équipe MSF a donné 56 consultations à des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère.
Sur place, les autorités locales se démènent pour tenter de faire face à cette crise, mais elles manquent cruellement de moyens et de soutien. MSF est d'ailleurs la seule organisation internationale présente à Sido.
« A Sido, les réfugiés ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence mais aussi de moustiquaires, d'abris et de latrines. Les agences des Nations Unies, dont le PAM, et les autorités tchadiennes doivent se mobiliser d'urgence, déclare Augustin Ngoyi.»
Fin décembre 2013, le gouvernement tchadien a lancé une vaste opération d'évacuation de personnes exposées à la violence en RCA, par avion ou en convois escortés par son armée. Les autorités centrales ont déployé de gros moyens pour identifier les villes ou villages d'origine des personnes évacuées. Mais beaucoup n'ont que des papiers d'identité centrafricains et n'ont plus aucune attache avec le Tchad, ni de parents à qui demander de l'aide.
« L'opération d'évacuation menée par le gouvernement tchadien a permis de sauver de nombreuses vies. Tous ceux qui ont rejoint le Tchad, quel que soit le moyen de transport utilisé ou leur capacité à présenter un document d'identité, ont exercé leur droit fondamental à fuir les violences et les exactions en RCA, observe Sarah Chateau. Toutes ces personnes dont la majorité sont centrafricaines sont dans une situation de double vulnérabilité, elles doivent être secourues immédiatement sur le territoire tchadien. »
Au Cameroun où sont présentes des équipes MSF, les réfugiés centrafricains sont aussi une situation de détresse.
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