La Banque centrale du Nigerian (CBN) est revenue jeudi sur sa décision de suspendre huit banques du marché international des changes, pour ne pas avoir versé l'argent des revenus pétrolier qu'elles devaient au gouvernement depuis un an.
"Les banques concernées ont été réadmises dans le marché international des changes, après avoir présenté un plan pour reverser l'argent", un membre de la CBN a confirmé à l'AFP.
La semaine dernière, la CBN a suspendu neuf banques nigérianes qui avaient conservé 2,12 milliards de dollars appartenant à la compagnie pétrolière publique (NNPC) et à la société de liquéfaction de gaz (NLNG), ce qui est interdit par une nouvelle régulation du pays.
L'une des neuf banques concernées, United Bank for Africa (UBA), avait déjà été réadmise dans le marché international des changes au lendemain de sa suspension, ayant reversé l'argent dû dès l'annonce de la CBN.
Le gouvernement du président Muhammadu Buhari, qui a pris ses fonctions en mai 2015, a demandé à ce que toutes les recettes publiques (des compagnies d'Etat et des ministères) soient versées sur un compte unique de trésorerie (Treasury Single Account, TSA) pour éviter les fraudes dans le cadre de la lutte contre la corruption.
Mais Diamond Bank, Fidelity Bank, First Bank, First City Monument Bank, Heritage Bank, Keystone Bank, Skye Bank, Sterling Bank et United Bank for Africa avaient dépassé la date limite d'un an, fixée par la régulation pour clore les comptes d'Etat et transférer l'argent.
Cette politique devait encourager une meilleure gestion de l'argent publique et une meilleure transparence.
La suspension des banques avait créé des tensions importantes la semaine dernière dans le système financier, et engendré une chute de la valeur des actions des banques, à la bourse nigériane, Nigeria Stock Exchange.
Le Naira avait alors continué à plonger, atteignant 420 naira pour un dollar au marché noir, contre 396 avant la suspension.
Les experts financiers avaient appelé le gouvernement à la clémence pour éviter une panique des usagers, qui pourraient causer la faillite des institutions bancaires, alors que le pays est entré en récession économique mercredi.
Pour le directeur de l'institut Jeff and O'brien Training, Pascal Odibo, cette suspension était une erreur: "Nous ne devrions pas tuer une fourmi avec un marteau-piqueur.Exclure neuf banques du marché des changes alors qu'on se trouve en récession ne fera qu'empirer la situation".
Selon lui, cette suspension n'aurait fait que renforcer le marché noir des devises, déjà très courant dans les rues du pays, si les usagers ne peuvent plus changer leurs dollars au taux officiel (...) au sein des banques.
Le Nigeria, qui tire l'essentiel de ses revenus par l'argent du pétrole, est entré en récession mercredi, ne parvenant pas à faire face à la chute du prix du baril.Il a enregistré un taux d'investissements étrangers "historiquement" bas au deuxième trimestre, en chute de 76% par rapport à la même période en 2015 et une inflation de 17,1% pour juillet.
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