Les Etats-Unis et plusieurs capitales occidentales, ainsi que des ONG, ont salué la condamnation, jeudi, de Charles Taylor, l'ancien président du Liberia, reconnu coupable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en Sierra Leone, estimant que cette décision constituait un "message fort" envoyé aux criminels de guerre.
"Le procès de Taylor devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone envoie un message fort à tous ceux qui se rendent coupables d'atrocités --et cela comprend ceux qui occupent les plus hautes fonctions--: ils doivent rendre des comptes", a déclaré Victoria Nuland, porte-parole du département d'Etat américain dans un communiqué.
"Bien qu'il n'y ait aucun moyen de réparer complètement les souffrances et les pertes de ceux qui ont été tués, torturés, violés et asservis par les agissements criminels de Taylor, nous espérons que la décision d'aujourd'hui contribuera à dissuader ceux qui voudraient marcher sur ses traces", a déclaré de son côté le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, dans un communiqué.
Charles Taylor, ancien président du Liberia, a été reconnu coupable jeudi de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en Sierra Leone entre 1996 et 2002, devenant le premier ex-chef d'Etat condamné par la justice internationale depuis Nuremberg.
La peine infligée à M. Taylor, 64 ans, coupable notamment de meurtres, de viols et de traitements inhumains, sera prononcée le 30 mai.
Selon Victoria Nuland, le procès "a une grande portée historique et juridique".
"Depuis ses origines, les Etats-Unis sont le plus fervent soutien et le premier pourvoyeur de fonds du Tribunal spécial pour la Sierra Leone.L'achèvement du travail du tribunal est l'une des priorités du gouvernement américain", a souligné Mme Nuland.
S'ils soutiennent le Tribunal spécial, les Etats-Unis n'adhèrent pas à la Cour pénale internationale (CPI) par crainte d'une possible politisation de son usage.
La condamnation de Charles Taylor montre aux "tyrans impitoyables du monde entier que personne n'est au-dessus des lois", a affirmé de son coté le chef de la diplomatie canadienne.
"Cet homme a abusé de son pouvoir et agi en violation de la dignité fondamentale des hommes, des femmes et des enfants qu'il a terrorisés, opprimés et agressés.Que cela montre aux tyrans impitoyables du monde entier que personne n'est au-dessus des lois", a déclaré John Baird dans un communiqué.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué la condamnation "historique" de l'ex-président libérien Charles Taylor, y voyant "un signal fort adressé à tous les dirigeants qu'ils sont et seront tenus pour responsables de leur actes".
"Ce verdict est une étape importante pour la justice internationale", indique le communiqué de l'ONU.
La France salue "le précédent historique" que constitue cette condamnation, a déclaré Alain Juppé. "Ce jugement a une portée universelle: qu'un ancien dictateur soit ainsi reconnu coupable de tels crimes constitue un précédent historique que la France salue", a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
"Il est temps que les dictateurs du monde entier et leurs complices comprennent qu'ils ne peuvent commettre impunément de tels actes révoltant la conscience de l'humanité et qu'ils devront en rendre compte", a-t-il souligné.
L'Union européenne a salué la condamnation de l'ancien président, estimant qu'il s'agissait d'une "décision historique".
Le jugement du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) "représente une décision historique dans la lutte contre l'impunité" et son impact "dépasse largement la Sierra Leone", s'est félicité la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, dans un communiqué.
Le verdict est "une victoire pour les enfants" utilisés comme soldats et un avertissement pour les seigneurs de guerre, a affirmé l'Unicef dans communiqué reçu à Dakar.
"Le verdict" prononcé par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) contre M. Taylor "est une victoire pour les enfants recrutés et utilisés dans la guerre" en Sierra Leone, a déclaré le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) dans ce texte transmis par son bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, situé à Dakar.
Il "servira d'avertissement à d'autres dirigeants (...) et seigneurs de guerre", a ajouté l'Unicef.
La Haut Commissaire pour les droits de l'Homme à l'Onu Navi Pillay a salué le jugement contre l'ex président libérien Charles Taylor, y voyant "un moment historique dans le développement de la justice internationale".
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