La Côte d'Ivoire en proie à de nouvelles attaques, une centrale thermique visée

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ABIDJAN (AFP) - (AFP)

 La Côte d'Ivoire a été la proie de nouvelles attaques armées dans la nuit de dimanche à lundi, dont l'une a visé pour la première fois une infrastructure sensible, une centrale thermique en plein Abidjan qui a subi de sérieux dégâts.

Une série d'attaques meurtrières ont été menées en août contre les forces de sécurité, marquant le plus grave regain de tension depuis la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts.Les dernières attaques remontaient aux 20-21 septembre, notamment à un poste ivoirien à la frontière avec le Ghana.

Située dans le quartier de Yopougon (ouest d'Abidjan), la centrale d'Azito a été visée vers 03H00 du matin (locales et GMT) par au moins une dizaine d'"individus armés en tenue militaire qui ont tenté de prendre le site, mais nos hommes les ont repoussés", a déclaré à l'AFP le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi.

"Il y a eu plusieurs arrestations, nous sommes en train de procéder aux auditions", a-t-il indiqué.

Sur place, le directeur d'Azito, Marc Clissen, a affirmé à l'AFP que la centrale, qui alimente en électricité une bonne partie de la capitale économique ivoirienne, a subi d'importants dommages qui ont réduit de moitié sa capacité.

"Le +système détection feu+ a été endommagé et une turbine à gaz est hors service, elle a été attaquée à la grenade", a-t-il détaillé."Azito dispose de deux turbines à gaz qui fournissaient en temps normal 280 mégawatts d'électricité à Abidjan.Aujourd'hui la capacité a été réduite de moitié".

Une ville proche du Ghana ciblée

Plus tôt dans la nuit, une autre attaque a ciblé la police et la gendarmerie à Bonoua (60 km environ à l'est d'Abidjan), ville du sud et carrefour vers le Ghana.

"Ca a commencé vers 23H00.On entendait des tirs à l'arme lourde et à la kalachnikov", a raconté un habitant.

Sous couvert d'anonymat, une source au sein de l'état-major des Forces républicaines (FRCI, armée), a fait état d'"un mort dans les rangs des assaillants", qui ont pris la fuite vers l'est, frontalier du Ghana.

Le régime du chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara a imputé les attaques récentes à des partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo, en particulier des exilés basés au Ghana, qui démentent toute implication.

La Côte d'Ivoire a fermé durant une quinzaine de jours la frontière avec le Ghana après l'attaque de septembre.

Accra, qui clame son refus de servir de base arrière à des déstabilisateurs, a arrêté ce week-end dans un camp de réfugiés 43 "ex-combattants" ivoiriens, soupçonnés d'être pro-Gbagbo, ont annoncé un responsable des services chargés des réfugiés et une source sécuritaire.

Selon un rapport d'experts de l'ONU publié récemment, des exilés pro-Gbagbo ont mis en place au Ghana un "commandement stratégique" d'où ils planifient des opérations armées dans leur pays.

Des contacts ont aussi été établis avec Ansar Dine, l'un des groupes islamistes armés du nord du Mali, ainsi qu'avec l'ex-junte malienne, pour déstabiliser la région, affirment encore ces experts.

Le camp Gbagbo a fermement contesté le contenu de ce document.L'ex-parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI), a dénoncé une "mascarade politique".

Enfin, de violents heurts ont éclaté lundi entre la police ivoirienne et de jeunes manifestants qui s'opposaient à une opération d'évacuation dans le quartier d'Abobo à Abidjan, faisant plusieurs blessés.Ce quartier très populaire et pro-Ouattara a été l'un des épicentres de la crise de 2010-2011.

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