M. Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, en visite au Mali, a estimé qu'il était "trop tôt" pour dire ce qui allait changer avec l'accession de Joe Biden à la présidence américaine en ce qui concerne la sous-région.
"Ce que nous espérons en tout cas, c'est d'abord qu'il y ait une poursuite d'une attention forte à cette situation qui est importante, non seulement pour le Mali et pour la région, mais au-delà, pour l'ensemble du monde", a-t-il plaidé.
"Et de notre point de vue, plus particulièrement (pour les) Nations unies et (les) opérations de maintien de la paix, nous espérons aussi un engagement, la poursuite d'un engagement fort, d'un soutien fort à notre action", a-t-il dit.
L'arrivée de Joe Biden a suscité sur la scène internationale un large espoir d'un retour des Etats-Unis au multilatérlalisme, en rupture avec son prédécesseur Donald Trump.Sous ce dernier, les Etats-Unis ont continué à soutenir le combat antijihadiste au Sahel, dans les domaines du renseignement, de la logistique ou de la formation, non sans envisager une réduction de leur engagement.
Les Nations unies déploient au Mali depuis 2013 une mission de 15.000 hommes et femmes, dont environ 12.000 militaires.C'est la mission de paix la plus meurtrière pour l'ONU dans le monde, avec cinq Casques bleus qui y ont perdu la vie en janvier.
M. Lacroix est arrivé sur place dimanche pour manifester sa solidarité, mais aussi faire le point sur l'effort de paix et rencontrer les autorités de transition mises en place par les militaires après le coup d'Etat d'août 2020.
- "Fenêtre d'opportunité" -
Cette visite a eu lieu alors que Paris envisage de réduire les effectifs de Barkhane, force antijihadiste française de 5.100 soldats au Sahel.
Interrogé sur l'éventualité d'une augmention des effectifs de la Minusma pour compenser, M. Lacroix a insisté sur la nécessité d'adaptation plutôt que sur le nombre.
"Ce n'est pas une question de nombre, ce n'est pas une question de plus ou de moins, c'est une question d'adaptation permanente, et c'est un travail qui se poursuit", a-t-il affirmé.Grâce à cet effort, la Minusma a fortement réduit le nombre de ses morts en 2020 malgré un surcroît d'attaques imputées aux jihadistes, a-t-il dit.
Il a affirmé la nécessité de réformes de fond de l'armée malienne et estimé que cela devait être "une des priorités importantes (des autorités maliennes) de la transition, avec les réformes institutionnelles et la préparation des élections".
Les militaires qui dominent les organes de transition se sont engagés à remettre le pouvoir à des civils élus au bout de 18 mois.
"C'est important de tenir ces délais.Bien sûr c'est ambitieux, mais il y a toujours une vertu propre dans des délais ambitieux", a ajouté M. Lacroix.
Le Mali s'enfonce depuis des années dans une crise polymorphe, sécuritaire, politique et sociale.Mais "avec la transition qui s'est engagée, les intentions exprimées par les responsables de la transition, il y a sans doute une fenêtre d'opportunité", a dit M. Lacroix.
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