La vente, confiée à la société locale Auction It, s'est tenue pendant une heure dans les locaux du ministère de l'Environnement de Gaborone.
Elle portait sur sept "lots" de dix éléphants chacun, a indiqué à l'AFP une responsable gouvernementale de la faune, Alice Mmolawa, qui s'est refusée à toute précision sur le nombre de permis vendus, leur prix, ou les vainqueurs des enchères.
Le président Mokgweetsi Masisi a rétabli la chasse aux pachydermes interdite cinq ans plus tôt par son prédécesseur Ian Khama, au nom de la survie de l'espèce.Désormais, jusqu'à 400 pourront être tués chaque année en vertu de permis délivrés par les autorités.
Le président botswanais estime que le développement incontrôlé des populations de pachydermes menace les moyens de subsistance, notamment les récoltes, des populations locales.
La saison de chasse doit s'ouvrir en avril.
Ces enchères étaient ouvertes aux "entreprises soit détenues par des citoyens botswanais soit enregistrées au Botswana", a précisé Mme Mmolawa dans un message à l'AFP jeudi.Les candidats devaient faire un dépôt remboursable de 200.000 pula (16.746 euros).
Selon l'annonce officielle de mise aux enchères, ils devaient posséder "une expérience attestée de la chasse à l'éléphant" et ne pas faire l'objet de condamnation pénale pour atteinte à la faune sauvage.
De plus, la chasse des éléphants porteurs d'un collier destiné à suivre leurs mouvements, et donc protégés, est interdite et toutes les expéditions devront être accompagnées en permanence par un guide et un chasseur professionnel, selon la même source.
Le retour de la chasse a suscité des réactions passionnées chez les ONG de protection de l'environnement, qui ont obtenu l'interdiction totale du commerce de l'ivoire pour les protéger du braconnage qui les décime.
Il a également avivé les tensions entre le chef de l'Etat et son prédécesseur.
Le rétablissement de l'autorisation de la chasse pourrait "démotiver ceux qui luttent contre le braconnage, à qui l'on dit de protéger les éléphants contre les braconniers alors que le régime braconne les mêmes éléphants en appelant ça de la chasse", a déclaré M. Khama à l'AFP.
Audrey Delsink, directrice de l'ONG Humane Society International (HSI) Africa, à Johannesburg, a jugé ces enchères "profondément inquiétantes et contestables".
"La chasse n'est pas un moyen efficace à long terme de régulation de la population", a-t-elle affirmé à l'AFP.
Mais Tshepang Mogogoma, un habitant du village de Nata, dans le centre du pays, a dit espérer l'attribution "d'autant de permis de chasse à l'éléphant que possible"."Les éléphants sont une menace dans notre région", a-t-il affirmé à l'AFP.
Selon le responsable de la Kalahari Conservation Society, Neil Fitt, la chasse représente une nouvelle source de revenus pour le Botswana mais devra être pratiquée "de manière éthique et correcte".
Coincé entre la Zambie, la Namibie et l'Afrique du Sud, le Botswana abrite environ 135.000 éléphants en liberté, soit un tiers de leur population africaine connue.La richesse de sa faune en fait un sanctuaire très prisé des amateurs de safaris haut de gamme.
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