Le fastueux patrimoine de dirigeants africains détaillé par la police

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PARIS (AFP)

Voitures de luxe, résidences cossues, comptes bancaires: les policiers français avaient mené en 2007 une enquête approfondie sur les biens détenus en France par des chefs d'Etat africains, finalement classée par le parquet de Paris.

L'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) avait détaillé le patrimoine du Gabonais Omar Bongo, décédé en 2009, du Congolais Denis Sassou Nguesso et de l'Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, tous visés par la plainte de l'ONG Transparency International qui a été jugée mardi recevable par la Cour de cassation.

Le contenu de cette enquête avait été transmis en novembre 2007 au parquet de Paris, qui l'avait finalement classée.

Dans ce rapport, consulté par l'AFP, les policiers relevaient notamment que leur enquête avaient "mis au jour un parc automobile conséquent".Un fils de M. Obiang aurait ainsi fait "l'acquisition en France d'une quinzaine de véhicules pour un montant de plus de 5,7 millions d'euros".

Selon les policiers, "le financement de certains véhicules apparaît pour le moins atypique".Plusieurs enfants de ces dirigeants africains auraient ainsi réglé des véhicules de luxe, tels que des Mercedes, Aston Martin ou Ferrari, par des chèques émis par des sociétés ou des tiers.

L'OCRGDF a également mis au jour "un patrimoine immobilier important", localisé "dans des quartiers à forte valeur marchande: les VIIème et VIIIème arrondissements de Paris pour Omar Bongo et son épouse, le XVIème et Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) pour un de leurs proches, Le Vésinet (Yvelines) pour le frère de Denis Sassou Nguesso", et pour d'autres Nice ou encore Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

 La superficie de ces appartements ou maisons est le plus souvent supérieure à 100 mètres carrés.D'après Transparency International, le patrimoine immobilier des trois chefs d'Etat en France s'élèverait au total à 160 millions d'euros.

L'enquête a également permis de constater l'acquisition en juin 2007 d'un hôtel particulier, situé dans le VIIIème arrondissement de Paris, pour près de 19 millions d'euros par une société civile immobilière, la SCI de la Baume, "dont l'un des porteurs de parts est Edith Sassou Nguesso, fille de Denis Sassou Nguesso et épouse d'Omar Bongo", relèvent les policiers.

Les enquêteurs ont par ailleurs fait l'inventaire des comptes et livrets bancaires détenus en France par les chefs d'Etat et leurs proches.

Ainsi, l'un des fils d'un dirigeant africain disposerait à lui seul de huit comptes ou livrets dans une banque niçoise.Une proche d'un autre chef d'Etat africain aurait quant à elle dix comptes dans trois banques parisiennes.

Si les chefs d'Etat en exercice bénéficient d'une immunité présidentielle contre d'éventuelles poursuites judiciaires, les membres de leur famille ne pourraient jouir d'une telle immunité que "s'ils accompagnent le chef de l'Etat lors d'une visite officielle", notaient en 2007 les policiers.

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