Le Nigeria toujours dans l'attente de nouvelles négociations

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ABUJA (AFP) - (AFP)

Le Nigeria attendait toujours dimanche une éventuelle reprise des négociations après l'échec d'une rencontre la veille sur le prix du carburant à l'origine de la grève générale qui paralyse depuis une semaine le pays le plus peuplé et premier producteur d'Afrique de brut.

Dans ce contexte tendu, une équipe gouvernementale et d'influents gouverneurs ont rencontré dimanche le président du sénat nigérian David Mark qui assume le rôle de médiateur entre gouvernement et syndicalistes.

"Nous tentons de trouver des solutions à ce problème (de la hausse du prix du carburant)", a déclaré devant des journalistes le gouverneur de l'Etat pétrolier de Rivers (sud), Rotimi Amaechi.

"Nous pensons, qu'avec les syndicats, nous pouvons trouver une solution commune à ce problème", a déclaré M. Amaechi sans donner davantage de précisions.

Gouvernement et syndicats n'ont pas réussi samedi soir à trouver un accord sur le prix des carburants, dont la brutale hausse au 1er janvier a provoqué grèves et manifestations dans un pays déjà en proie à la violence inter-confessionnelle.

Mais les syndicats n'ont pas claqué la porte et la principale centrale du secteur pétrolier -clé de l'économie nationale- n'a pas mis à exécution sa menace de fermer les puits dès samedi minuit en cas d'échec des pourparlers.

Son porte-parole a dit espérer une reprise des discussions dimanche mais aucune confirmation n'était intervenue en fin d'après-midi.

"La réunion n'est pas dans une impasse, mais nous ne sommes pas parvenus à un compromis", a déclaré samedi soir à Abuja Abdulwahed Omar, président de la puissante centrale Nigeria Labour Congress (NLC), à l'issue des négociations.

Il a brandi la menace d'une reprise lundi de la grève générale - entamée le 9 janvier et suspendue durant le week-end pour permettre les négociations - faute d'accord d'ici là.

Le principal syndicat des employés du pétrole, le PENGASSAN, avait menacé de son côté d'interrompre la production à partir de samedi minuit si aucun accord n'était trouvé.

Mais, interrogé pour savoir si les plate-formes allaient commencer à être fermées, M. Omar a répondu: "Non, nous abordons ce problème de façon graduelle.Nous donnons toujours une chance à la paix".

Un porte-parole du PENGASSAN a déclaré à l'AFP que les plate-formes pétrolières ne seraient fermées qu'en cas d'échec total des négociations.

Les Nigérians se ravitaillent

Dès les premières heures de la matinée, d'importantes files d'attente s'étaient formées devant des stations-service dans plusieurs quartiers de Lagos, provoquant au moins quatre heures d'attente pour des conducteurs souhaitant faire le plein au cas où le pays replongerait dans la grève générale.

Dimanche, les syndicats ont rejeté sur le gouvernement la responsabilité du blocage.

Les négociations "ont été bloquées par des divergences sur la méthode à employer pour trouver une solution à la crise", ont déclaré le NLC et l'autre grande centrale, le Trade Union Congress (TUC), dans un communiqué commun.

"Nous avons promis qu'une fois annoncée la suspension de l'augmentation des prix, les syndicats et leurs alliés suspendront immédiatement les grèves, rassemblements et manifestations", indique-t-il.

"Le mouvement syndical promet que si le gouvernement nous invite à des pourparlers, nous répondrons présents", ajoute le texte.

Le président Goodluck Jonathan a décidé de ne plus subventionner les carburants pour financer la modernisation des infrastructures.Mais le doublement du prix de l'essence frappe durement une population dont la majorité vit avec moins de deux dollars par jour.

La suspension de la grève a permis aux Nigérians qui en ont les moyens de se ravitailler ce week-end après une semaine de mobilisation.

Depuis lundi dernier, des dizaines de milliers de Nigérians ont cessé le travail et manifesté.Des heurts avec la police ont fait une quinzaine de morts.

Le Nigeria doit également gérer un conflit interconfessionnel, qui connaît un regain d'acuité depuis Noël et des attentats revendiqués par le groupe islamiste Boko Haram, avec près d'une centaine de morts.

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