"Nous ne souhaitons pas avoir de telles relations avec un pays qui use de malice, un pays hypocrite, qui prétend vouloir renouer de bonnes relations avec le Burundi tout en nous mettant une grosse épine sous le pied", a déclaré M. Ndayishimiye dans un discours prononcé jeudi dans la commune de Busoni (nord-est), frontalière du Rwanda, et mis en ligne vendredi sur le compte Twitter de la présidence.Sans le citer, le chef de l'État burundais réagissait aux propos de Paul Kagame, qui avait appelé "à tourner la page des relations" entre le Rwanda et le Burundi dans une conversation interactive sur Instagram le 10 juillet."Il y a eu des problèmes (...), mais le plus important aujourd'hui est de chercher des solutions pour y mettre fin", avait déclaré M. Kagame, se disant prêt à s'entendre avec son homologue burundais pour obtenir "une bonne cohabitation entre voisin, la reprise des relations économiques".Le Rwanda et le Burundi entretiennent depuis plusieurs années des relations exécrables marquées par une profonde défiance.Le Burundi a accusé son voisin d'armer et d'entraîner des groupes rebelles burundais hostiles au régime du président défunt Pierre Nkurunziza, dont la candidature controversée à un troisième mandat en 2015 avait plongé le pays dans une crise politique majeure."S'ils veulent réellement renouer avec le Burundi, qu'ils nous livrent ces malfaiteurs pour qu'on les juge, car les Burundais ne seront jamais satisfaits tant que les responsables de la crise de 2015 ne sont pas punis", a ajouté M. Ndayishimiye, en référence aux responsables d'une tentative de coup d'État en mai 2015.M. Nkurunziza est décédé le 8 juin, officiellement d'un arrêt cardiaque. Évariste Ndayishimiye, une figure clé du parti au pouvoir, élu président le 20 mai, a pris ses fonctions le 18 juin.La communauté internationale escomptait un assouplissement du régime avec le nouveau chef de l'État. Mais ses premières décisions, en particulier la nomination d'un gouvernement largement composé de tenants de la ligne dure, ont montré qu'il s'inscrivait dans les pas de son prédécesseur.De son côté, le Rwanda accuse le Burundi d'abriter des membres de plusieurs groupes hostiles au régime du président Kagame, notamment des membres du groupe rebelle hutu rwandais FDLR."C'est une mauvaise surprise car le président Ndayishimiye semblait incarner un renouveau politique, une ouverture tout azimuts. Ce rejet de la main tendue de Kagame vient démontrer une fois de plus que les durs du régime tiennent le haut du pavé" au Burundi, a réagi auprès l'AFP un diplomate étranger, sous couvert d'anonymat.str-cyb/thm
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