Kémi Séba a été embarqué de force, à l'aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD), à une cinquante de kilomètres de Dakar, dans un vol à destination de Bruxelles, a affirmé à l'AFP son avocat, Cheikh Khouraissi Bâ. Son procès en appel était prévu lundi mais a été renvoyé au 27 avril, a-t-il précisé. Kémi Séba avait été retenu à son arrivée dimanche à l'AIBD et était depuis lors "en zone de transit dans l'attente d'un refoulement", selon l'avocat.L'activiste anti-franc CFA devait comparaître avec un coaccusé pour "destruction d'un billet de banque", après avoir brûlé 5.000 francs CFA pendant une manifestation contre la "Françafrique" le 19 août 2017 à Dakar. Il avait été relaxé en première instance mais le parquet avait fait appel.Juste après son premier procès, le gouvernement sénégalais l'avait expulsé vers la France pour "menace grave pour l'ordre public", lui reprochant notamment des "propos désobligeants" contre "des chefs d'Etat et dirigeants africains".Kémi Séba est le fondateur du mouvement Urgences panafricanistes. Militant de la cause noire plusieurs fois condamné en France pour incitation à la haine raciale, Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Capochichi, mène une fronde contre le franc CFA, monnaie garantie par le Trésor français et rattachée à l'euro par une parité fixe. Ces liens sont dénoncés comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par les détracteurs du franc CFA.L'activiste a régulièrement été interpellé ou expulsé de pays comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal ou la Guinée. La justice burkinabé l'a condamné fin décembre à "deux mois de prison avec sursis" pour "outrage" au président Roch Kaboré et à ses homologues ivorien Alassane Ouattara et nigérien Mahamadou Issoufou.Sept pays francophones d'Afrique de l'Ouest, ainsi que la Guinée-Bissau, qui utilisent le franc CFA, ont annoncé fin décembre leur décision de remplacer leur monnaie commune par l'"Eco" en 2020. Le Nigeria et plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, notamment anglophones, ont toutefois dénoncé en janvier cette réforme, affirmant qu'elle n'était "pas conforme" au programme adopté par l'ensemble de la région pour mettre en place une monnaie unique.
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