Le Premier ministre somalien pense avoir avoir été la cible d'un attentat qui a fait quatre morts mercredi à Mogadiscio, mais il a assuré qu'"il ne se laisserait pas intimider" et que les islamistes à l'origine de l'attaque seraient bientôt chassés du pays.
"L'attentat contre moi et d'autres responsables gouvernementaux était la dernière ruade d'un cheval à l'agonie", affirme Abdiweli Mohamed Ali dans une interview accordée vendredi à l'AFP.
Quatre personnes, dont deux des plus importants responsables sportifs du pays, ont été tués mercredi dans un attentat suicide dans lequel a également été tuée la kamikaze, une jeune femme, selon des témoins sur place et des sources officielles.
Les islamistes shebab, en lutte depuis des années contre le fragile gouvernement de transition somalien soutenu par la communauté internationale, ont revendiqué l'attaque, tout en assurant avoir fait détoner une bombe placée dans le Théâtre national de Mogadiscio avant le début de la cérémonie.
L'explosion est survenue alors que le Premier ministre somalien venait de prendre la parole, dans cette salle rouverte le mois dernier après avoir été fermée pendant 20 ans en raison de la guerre civile dans le pays.
M. Ali a assuré qu'"il ne se laisserait pas intimider" et que "dans quelques mois les islamistes seraient chassés du pays".
"Les shebab sont à l'agonie, ils perdent la plupart de leurs bastions et ils sont affaiblis tant moralement que militairement", a estimé le Premier ministre."L'acte terroriste lâche dans lequel une jeune fille somalienne a été utilisée mercredi illustre l'état de dépression de cette organisation", a ajouté M. Ali.
Les islamistes shebab ont été contraints l'an dernier d'abandonner Mogadiscio, sous la pression d'une force de l'Union africaine (Amisom).Ils ont perdu la plupart de leurs bastions dans le sud et le centre de la Somalie, à l'exception notable du port de Kismayo, face à l'avancée des soldats envoyés fin 2011 par le Kenya et l'Ethiopie.
Les shebab ont cependant mené une série d'attentats à Mogadiscio, et plusieurs contre-offensives dans le sud et le centre du pays.
Sur le plan politique interne, M. Ali est resté évasif quant à ses éventuelles intentions de briguer la présidence du pays, à l'expiration des actuelles institutions de transition prévue le 20 août prochain.
"Nous devons avant tout assurer le bien être de la Somalie, et toute ambition personnelle doit rester secondaire.Je peux prétendre à n'importe quel poste, c'est Dieu qui décidera en dernier ressort", a-t-il commenté.
Mais l'entourage du Premier ministre, un Somalien issu de la diaspora américaine, a laissé entendre que ce dernier comptait briguer la présidence, alors que le chef de l'Etat actuel, Sharif Cheikh Ahmed, issu pour sa part du mouvement islamiste, devrait être candidat à sa succession.
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