Le référendum d'indépendance du Sud-Soudan pourrait augmenter les besoins humanitaires dans cette région déjà paupérisée, surtout en raison du retour massif de sudistes vivant dans le Nord, a prévenu vendredi la chef des opérations humanitaires de l'ONU en tournée au Soudan.
"Le référendum de janvier présente des risques sans précédent.En plus des éventuels nouveaux besoins humanitaires si le référendum débouche sur des violences, le destin des sudistes vivant au Nord et des nordistes vivant au Sud demeure incertain", a dit Valerie Amos à Juba, capitale du Sud-Soudan.
Les Sud-Soudanais doivent choisir, lors d'un référendum prévu en théorie le 9 janvier mais confronté à de sérieux problèmes logistiques, entre le maintien de l'unité avec le reste du pays ou la sécession.
Ce scrutin est le point d'orgue de l'accord de paix ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, musulman, et le Sud, en grande partie chrétien, qui a fait deux millions de morts.
Depuis une dizaine de jours, des milliers de Sudistes ont quitté Khartoum afin de se rendre au sud à l'approche du référendum.Or plusieurs d'entre eux sont nés dans la capitale ou y ont migré afin de fuir les combats pendant la guerre civile.
Depuis 2005, deux millions de réfugiés et déplacés sud-soudanais sont rentrés chez eux, mais entre 500.000 et deux millions, selon les estimations, vivent toujours au Nord, et n'ont pas nécessairement de travail, de maison, de terre ou de bétail qui les attendent dans le Sud.
"Il est très important de faire en sorte qu'il n'y ait pas de mouvement massif de personnes incapables de subvenir à leurs besoins, car la pression que cela mettrait sur l'accès au service de base pourrait mener à l'éruption de violence", a dit Mme.Amos dans une conférence de presse.
"Les gens doivent avoir un toit et accès à la nourriture et aux soins médicaux, car s'ils gens migrent vers le Sud sans une planification initiale (des besoins, ndlr) cela pèsera sur le travail des humanitaires", a-t-elle ajouté.
L'ONU peaufine actuellement un "plan de contingence" évalué à 25 millions de dollars pour le Sud-Soudan visant à répondre aux éventuels besoins -nourriture, eau, tentes, etc...- pouvant découler de violences post-référendaires.
"Nous devons être prêts à répondre à toute urgence et avons un besoin pressant de fonds pour y parvenir", a-t-elle indiqué, précisant que l'ONU allait entreposer vivres et médicaments avant le référendum dans des secteurs où la situation pourrait déraper.
Mme Amos s'est entretenue avec le président de la région semi-autonome du Sud-Soudan, Salva Kiir, et lui a fait part des griefs des humanitaires qui ont constaté ces derniers mois une hausse des incidents sécuritaires.
Depuis février, 118 cas "d'interférences par les forces de sécurité" contre les humanitaires ont été recensés au Sud-Soudan.M. Kiir a fourni des engagements à l'ONU que cette tendance allait se résorber, a-t-elle indiqué.
Sur une note plus positive, les humanitaires anticipent une hausse de la production alimentaire au Sud-Soudan, une région sous perfusion de l'aide internationale, en raison d'une bonne saison des pluies et de la distribution d'équipements agricoles et de semences.
"Nous sommes optimistes" sur ce chapitre, a affirmé Lise Grande, chef du bureau de coordination de l'aide humanitaire au Sud-Soudan (Ocha).
Selon le programme alimentaire mondial (PAM), environ quatre millions de personnes, la moitié de la population du Sud-Soudan, a eu recours à l'aide alimentaire en 2010.
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