Le Sénégal et le Tchad vont continuer avec la chloroquine, le Gabon s'interroge

Infos. Le Sénégal et le Tchad vont continuer à traiter les malades du Covid-19 avec de la chloroquine ou de l'hydroxychloroquine malgré la publication récente d'une nouvelle étude concluant à leur utilisation inefficace, voire néfaste, ont dit mercredi à l'AFP des responsables sanitaires.

Le Sénégal et le Tchad vont continuer avec la chloroquine, le Gabon s'interroge
"Le traitement avec l'hydroxychloroquine va continuer au Sénégal, l'équipe du professeur Seydi maintient son protocole thérapeutique", a écrit à l'AFP le Dr Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des opérations d'urgences sanitaires.Le professeur Moussa Seydi, infectiologue qui coordonne la prise en charge des contaminés, a également répondu par l'affirmative aux questions de l'AFP à ce propos.Le Tchad maintient "pour le moment" le protocole consistant à donner aux malades du Covid-19 de la chloroquine associée à l'antibiotique azithromycine, a déclaré le professeur Ali Moussa, chargé de prise en charge de pathologie. "Nous constatons qu'il y a beaucoup de débats autour de cette question, mais en attendant des recherches approfondies avec des résultats probants, nous continuons notre protocole", a-t-il déclaré.Au Gabon, le ministre de la Santé, Max Limoukou, a convoqué pour jeudi une réunion d'experts et de responsables afin de décider si les médecins doivent continuer ou non d'administrer aux malades hospitalisés de l'hydroxychloroquine associée à l'azythromicine, comme ils le font depuis avril et comme le font également les praticiens sénégalais, a dit le conseiller en communication du ministère, Lionel Ndong Eyeghe.Le Sénégal, inspiré par le professeur français Didier Raoult, a tôt fait le choix de généraliser la prescription de l'hydroxychloroquine en milieu hospitalier. Cet antipaludique disponible sur le marché est au coeur d'une querelle internationale d'experts quant à son efficacité et son innocuité.Une étude menée sur près de 15.000 malades publiée vendredi dans la prestigieuse revue médicale The Lancet montre, selon ses auteurs, que la chloroquine et son dérivé l'hydroxychloroquine ne bénéficient pas aux patients hospitalisés et augmentent même le risque de décès et d'arythmie cardiaque. Elle recommande de ne pas les prescrire en dehors des essais cliniques.A la suite de cette publication, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé suspendre par précaution les essais cliniques qu'elle mène avec ses partenaires dans plusieurs pays.La France a décidé mercredi d'interdire l'hydroxychloroquine contre le Covid-19. En Algérie en revanche, un responsable sanitaire a indiqué que le pays ne renoncerait pas à la chloroquine, et le Brésil a dit son intention de continuer à recommander l'hydroxychloroquine contre le nouveau coronavirus.Au Sénégal, le professeur Seydi invoque une réduction plus rapide de la charge virale chez le malade traité avec l'hydroxychloroquine et une bonne tolérance au médicament. Il souligne qu'elle n'est administrée qu'en milieu hospitalier avec l'accord du patient et accompagnée d'un électrocardiogramme.Le Sénégal, comme les autres pays du continent africain, reste relativement épargné par la pandémie. Il a déclaré 3.253 cas de contamination et 38 décès depuis le 2 mars.

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