Le Tchad a annoncé mercredi avoir achevé le retrait de Centrafrique de l'ensemble de son contingent au sein de la force africaine (Misca), lors d'une cérémonie à Sarh (sud) présidée par le Premier ministre Pahimi Deubet Kalzeubé, a constaté un correspondant de l'AFP.
"Le dernier soldat a traversé la frontière le 13 avril à 20 heures", a déclaré lors de la cérémonie le chef du contingent tchadien auprès de la Misca, le colonel Souleyman Adam, en présence du Premier ministre qui s'est félicité d'un retrait "ordonné et discipliné".
Ce retrait avait été décidé le 3 avril par le président Idriss Déby Itno après que l'ONU eut accusé les soldats tchadiens d'avoir tiré sur des civils à Bangui.
Au total, 833 soldats ont traversé la frontière avec armes et bagages, à l'issue d'un engagement dans la Misca qui a coûté la vie à 15 des leurs, selon le gouvernement de N'Djamena.
Fustigeant "ceux qui s'emploient obstinément à vouloir ternir l'image de nos vaillantes forces de défense et de sécurité", le Premier ministre a notamment demandé aux forces française Sangaris et à la Misca "d'assurer la sécurité de ceux de nos compatriotes encore restés en Centrafrique".
Début avril, le gouvernement tchadien avait annoncé le retrait de ses quelque 850 soldats de la Misca (6.000 hommes au total) en dénonçant une "campagne malveillante" contre ses soldats, à nouveau mis en cause après avoir tué 24 civils à Bangui.
Une décision "irrévocable", avait affirmé ensuite le ministre tchadien des Affaires étrangères Moussa Faki Mahamat, jugeant que son pays était victime d'un "lynchage systématique" et avait "suffisamment encaissé".
Mardi, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a dit espérer que ce retrait du contingent tchadien "n'est pas une option définitive".
Souvent associée à la coalition rebelle Séléka, majoritairement composée de musulmans et de mercenaires étrangers, et qui avait pris le pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014, l'armée tchadienne avait mauvaise réputation auprès de la communauté chrétienne de Centrafrique.
La communauté musulmane, en revanche, tenait particulièrement à la présence de ce contingent pour la protéger des exactions des milices chrétiennes "anti balaka" qui n'hésitent pas à s'attaquer aux civils musulmans, qu'ils accusent de connivence avec l'ex-rébellion Séléka.
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