Prince Johnson, une figure de la première guerre civile (1989-1997) du Liberia, devenu sénateur en 2006 et ancien candidat à la présidentielle, a été élu mardi à la présidence de la commission de défense du Sénat, poste à pourvoir après les élections sénatoriales de mi-mandat le 8 décembre.Son élection a eu lieu en pleine résurgence du débat constamment ouvert sur l'établissement d'un tribunal pour les crimes de guerre commis lors des deux guerres civiles (1989-1997 et 1999-2003) et sur son implication dans la première d'entre elles.L'ex-chef de milice, devenu prédicateur évangélique et aujourd'hui âgé de 68 ans, est connu en partie pour une vidéo le montrant en train de savourer une bière pendant que ses hommes torturaient à mort le président Samuel Doe en 1990. Mais il est aussi accusé de la mort de très nombreux autres Libériens.L'ambassade des Etats-Unis, pays aux liens forts avec le Liberia, a publié mercredi soir un communiqué dans lequel elle "condamne fortement l'élection du tristement célèbre chef de guerre Prince Y. Johnson à la présidence de la commission de défense et du renseignement du Sénat libérien"."Les violations grossières des droits humains commises par le sénateur Johnson pendant les guerres civiles du Liberia font l'objet d'une documentation abondante; les efforts qu'il a déployés sans discontinuer pour ne pas avoir à rendre des comptes, remplir ses propres caisses et semer la division sont aussi bien connus", dit la représentation diplomatique."Le fait que le Sénat libérien juge bon de le promouvoir à un poste de responsabilité, a fortiori dans un domaine où il a causé le plus de mal à son pays, sème le doute sur le sérieux du Sénat et sur sa capacité à gérer les questions de défense et de sécurité", dit l'ambassade.Prince Johnson et le Sénat n'avaient pas réagi jeudi matin au communiqué de l'ambassade américaine. Prince Johnson a toujours réagi avec véhémence à l'évocation d'un tribunal pour les crimes de guerre."Qu'ils viennent, avec leur tribunal pour les crimes de guerre, on pourra tous y aller et s'expliquer. Je ne faisais que défendre mon peuple assassiné par les soldats de Samuel Doe", disait-il en début de semaine.
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