Max Göldi, enfin libre, a retrouvé sa famille en Suisse après un "cauchemar" de 23 mois en Libye, grâce à un accord signé entre Berne et Tripoli destiné à normaliser les relations entre les deux pays mais critiqué par la presse helvétique.
La famille de l'homme d'affaires helvétique, arrêté et assigné à résidence à Tripoli avec un compatriote, Rachid Hamdani, le 19 juillet 2008, s'est déclarée "soulagée" par son retour."Notre joie est indescriptible qu'il soit enfin de retour parmi nous et qu'il puisse maintenant se reposer au calme et auprès de sa famille", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Avant son départ pour Zurich, l'homme d'affaires avait indiqué être "heureux de retrouver la liberté après deux années très difficiles vécues comme un cauchemar".
M. Göldi, âgé de 54 ans, dirigeait la filiale libyenne du groupe d'ingénierie helvético-suédois ABB lorsqu'il a été arrêté il y a près de deux ans, en représailles à l'arrestation à Genève d'un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Hannibal, après une plainte pour mauvais traitements de deux domestiques.
Le groupe ABB qui poursuit ses activités en Libye, s'est dit "vraiment ravi" du retour en Suisse de M. Göldi."Nous sommes reconnaissants envers tous ceux qui ont oeuvré à la résolution de la situation et remercions le gouvernement suisse, l'Union européenne et notamment l'Espagne et l'Allemagne" pour leur médiation dans cette affaire, a indiqué le directeur général d'ABB Joe Hogan, dans un communiqué.
Max Göldi est arrivé dans la nuit de dimanche à lundi à l'aéroport de Zurich (nord) en compagnie des ministres des Affaires étrangères suisse Micheline Calmy-Rey et espagnol Miguel Angel Moratinos.
Il avait été libéré jeudi de prison et a pu quitter Tripoli dans la soirée de dimanche par un avion de ligne en direction de Tunis où il a fait escale avant de repartir vers Zurich.
Le ministère suisse des Affaires étrangères et la famille de Max Göldi organisent lundi à Berne des conférences de presse séparées.
L'arrestation des deux Suisses avait provoqué une crise diplomatique entre Berne et Tripoli, résolue par la signature dimanche d'un "plan d'action" sous l'égide de l'Union européenne qui doit ouvrir la voie à une normalisation de leurs relations.
Ce plan, réclamé par Tripoli, prévoit la constitution d'un "tribunal d'arbitrage" international pour enquêter sur les circonstances de l'arrestation d'Hannibal Kadhafi.
Le document aborde également la "publication illégale" en septembre 2009 dans le journal La Tribune de Genève de photos d'identité d'Hannibal Kadhafi au moment de son arrestation.La Suisse y exprime ses "excuses" et s'engage à poursuivre en justice les responsables de cette fuite.
En avril, le tribunal de première instance de Genève avait donné raison au fils du leader libyen, qui avait porté plainte contre cette publication.Il n'avait cependant pas suivi la demande de 100.000 francs suisses (69.500 euros) de dédommagement.
Bien qu'elle ait salué le retour de M. Göldi, la presse suisse se montrait critique lundi.La Tribune de Genève s'est demandée s'il fallait "saluer la diplomatie suisse pour sa +performance+"."Pas certain, malheureusement", a répondu le rédacteur en chef du journal considérant que "le grand vainqueur de la crise est bien Mouammar Kadhafi".
Le quotidien genevois rappelle que le ministre libyen des Affaires étrangères Moussa Koussa a affirmé qu'une "indemnisation de près de 1,5 million d'euros" avait été transférée sur un compte bancaire d'Hannibal Kadhafi.
Dans un communiqué diffusé lundi, les autorités du canton de Genève ont démenti "catégoriquement" avoir versé une indemnité à la famille Kadhafi.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.