Libye: les rebelles à Tripoli

Infos. ...

TRIPOLI (AFP) - (AFP)

  Les rebelles s'approchaient dimanche soir du centre-ville de Tripoli après l'assaut donné à la capitale libyenne, le régime parlant de 1.300 morts en 24 heures et la rébellion tablant sur un effondrement rapide du pouvoir de Mouammar Kadhafi qui veut résister coûte que coûte. 

Le colonel Kadhafi a appelé dans la nuit de dimanche à lundi ses partisans à "nettoyer" la capitale des rebelles, dans un message sonore diffusé par la télévision libyenne.

Les Tripolitains "doivent sortir maintenant pour nettoyer la capitale", a déclaré le colonel Kadhafi dans son troisième message sonore en moins de vingt-quatre heures, affirmant qu'il n'y avait "pas de place pour les agents du colonialisme à Tripoli et en Libye".

Les développements se sont accélérés à parti de samedi soir en Libye et plusieurs pays occidentaux et l'Otan ont estimé que le régime Kadhafi approchait de sa fin après un conflit de plus de six mois.

Les rebelles, arrivés notamment par la mer, ont été accueillis dans certains quartiers de la capitale par des habitants en liesse, selon un correspondant de l'AFP.

Devant l'hôtel Rixos où logent les médias étrangers, les heurts ont baissé d'intensité en fin de soirée.Les journalistes, qui ont mis leur gilets pare-balles et leurs casques, ont sorti des draps blancs avec l'inscription "TV" pour indiquer leur présence à l'hôtel et éviter d'être pris pour cible.

Ils se sont ensuite rendus dans le sous-sol de l'établissement, alors que des avions, vraisemblablement ceux de l'Otan, survolaient la capitale.

Les rebelles qui semblent n'avoir pas rencontré une forte résistance, se sont approchés du centre de la capitale après avoir pris le contrôle de plusieurs quartiers dont Tajoura, un quartier de la banlieue est de Tripoli, selon les témoins.

Les appels "Allah Akbar (Dieu est grand)" lancés des mosquées de la capitale en signe d'encouragement aux rebelles étaient entendus jusqu'à l'hôtel, non loin du centre-ville.

L'offensive "Sirène" lancée samedi soir se déroule en coordination entre le Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion à Benghazi (Est), et les combattants dans et autour de Tripoli, a dit le porte-parole du CNT en précisant que "l'Otan est aussi impliquée".

Après de violents accrochages avec des soldats loyalistes, les insurgés venant de l'Ouest ont réussi à entrer dans Tripoli, accueillis par une foule en liesse, a constaté un correspondant de l'AFP.Ils étaient acclamés par les habitants qui couraient le long de leur convoi, dans une ambiance euphorique.

Des insurgés, participant aux combats à Tripoli, se sont infiltrés dans la capitale en arrivant par la mer de l'enclave côtière de Misrata, à 200 km à l'est, selon la rébellion.

Dans leur avancée, les rebelles, venus des montagnes de Nefoussa, dans l'Ouest, ont pris le contrôle d'une caserne, située au "kilomètre 27", où ils se sont emparés d'armes et de munitions, selon le correspondant de l'AFP.Cette caserne était l'obstacle le plus important sur la route de Tripoli.

Les insurgés ont par ailleurs libéré plusieurs dizaines de détenus de la prison de Maya, située non loin de la caserne.

De son côté, le président du CNT Moustapha Abdeljalil, a dit disposer "d'informations sûres que Seif al-Islam", un des fils de M. Kadhafi, "a été arrêté"."Il est dans un lieu sûr sous garde renforcée en attendant qu'il soit déféré à la justice", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Al-Jazira.

Malgré les succès apparents des rebelles, le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, a affirmé lors d'une conférence de presse, que "le régime est toujours fort et que des milliers de volontaires et de soldats sont prêts à se battre" et dit que 1.300 personnes avaient péri ces dernières 24 heures à Tripoli.

Il n'était pas possible de vérifier ce bilan.

Avant lui, Mouammar Kadhafi a affirmé qu'il ne se rendrait pas et sortirait "victorieux" de la bataille de Tripoli dans un message sonore diffusé par la télévision, son deuxième en moins de 24 heures.

 "Nous ne nous rendrons pas.Nous n'abandonnerons pas Tripoli aux occupants et à leurs agents", a-t-il lancé, appelant ses partisans à "marcher sur Tajoura par dizaines de milliers pour le purger des agents des colonisateurs".

Mais plusieurs pays occidentaux et l'Otan ont estimé que le régime approchait de sa fin.Pour la Maison Blanche, les jours de M. Kadhafi comme dirigeant sont "comptés".Le président français Nicolas Sarkozy a estimé "que l'issue ne fait désormais plus de doute" et Rome a dit que la "tragédie" du conflit "touche à sa fin".L'Otan a estimé que "ce à quoi nous sommes en train d'assister ce soir est l'effondrement du régime".

"Nous nous attendons à la victoire pour cette nuit", a pronostiqué un responsable du CNT Aref Ali Nayad, ajoutant que la rébellion avait "formellement demandé à l'Otan" une plus grande implication des hélicoptères d'assaut Apache.

Pour l'ex-numéro 2 du régime Abdessalem Jalloud, qui a fui Tripoli pour l'Italie, "il reste une semaine, au maximum 10 jours au régime et peut-être moins".Selon lui, Kadhafi "n'a aucun moyen de quitter Tripoli.Toutes les routes sont bloquées.Il peut seulement partir sur la base d'un accord international et je pense que cette porte est fermée".

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram