Le chef de la rébellion libyenne, Moustapha Abdeljalil, a estimé samedi que la fin de Mouammar Kadhafi était "très proche", tandis que sur le terrain les rebelles affirmaient contrôler toute la ville de Brega, au lendemain d'avancées à Zliten et à Zawiyah.
"Nous avons des contacts avec le premier cercle du colonel Kadhafi (...), tout montre que la fin est très proche, avec l'aide de Dieu", a déclaré M. Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique des rebelles, au cours d'une conférence de presse à Benghazi (est).
"Je m'attends à une fin catastrophique pour lui et pour les siens.Je m'attends aussi à ce qu'il créé une situation (d'anarchie) dans Tripoli.J'espère que je me trompe", a-t-il ajouté.
En prévision des combats à venir dans la capitale, M. Abdeljalil a appelé ses habitants à "protéger la vie et les biens de la population", mais également à "protéger les institutions et les biens publics"."Toute destruction nous coûtera très cher", a-t-il prévenu.
Il a aussi appelé les combattants rebelles à ne pas piller et "à protéger et à traiter avec justice" tous les soldats du régime qui seront faits prisonniers ou se rendront."Nous sommes tous Libyens", a-t-il insisté.
Parallèlement, une source militaire haut-placée à Benghazi a annoncé que les rebelles s'étaient emparé des installations pétrolières de Brega et contrôlaient maintenant la ville, poste avancé des pro-Kadhafi à l'est depuis avril.
"Tout Brega est désormais sous notre contrôle (...).Les forces de Kadhafi sont en train de se retirer vers l'ouest", a assuré cette source.
Après avoir lancé fin juillet une offensive appuyée par les avions et hélicoptères de l'Otan sur ce port à environ 240 km au sud-ouest de Benghazi, les rebelles contrôlaient déjà depuis une dizaine de jours la majeure partie de la zone résidentielle.
Parallèlement, l'ancien numéro deux du régime libyen, Abdessalem Jalloud, a fui Tripoli vendredi, a-t-on appris de sources concordantes.Des rebelles ont affirmé qu'il s'était rendu à Zenten, quartier général des rebelles du djebel Nefoussa, au sud-ouest de la capitale.
Selon un responsable gouvernemental tunisien, M. Jalloud est arrivé en Tunisie dans la nuit de vendredi à samedi et est reparti à l'aube "avec sa famille" vers l'Italie, qui pourrait être un pays de transit.
Abdessalem Jalloud, l'un des principaux officiers ayant participé au coup d'Etat qui a porté Mouammar Kadhafi au pouvoir en 1969, a longtemps été considéré comme le numéro deux du régime, avant d'être discrètement mis à l'écart à partir de 1990.
Vendredi, les rebelles ont annoncé avoir pris Zliten et Zawiyah.Des journalistes de l'AFP sur place ont confirmé les progrès à Zawiyah, à 40 km à l'ouest de Tripoli, mais il n'a pas été possible d'obtenir d'information indépendante sur Zliten, à 150 km à l'est de la capitale.
Après une offensive lancée vendredi à l'aube, la ville côtière de Zliten "est maintenant sous le contrôle de nos combattants", a affirmé vendredi à l'AFP un responsable rebelle, rapportant toutefois des combats toujours en cours contre des poches de résistance.
A Zawiyah, la ville est "libérée", ont déclaré d'autres rebelles tout en prenant possession du dernier grand bâtiment tenu par les pro-Kadhafi, l'hôpital, immense bâtisse ornée de portraits du "Guide" et de drapeaux verts, couleur du régime.
Mais l'atout principal de Zawiyah reste sa raffinerie, unique source d'approvisionnement de la capitale en essence, gazole et gaz.Sa prise jeudi va provoquer "une grave crise" dans Tripoli, a déclaré un responsable de la structure, Mohamed el-Hallouj.
Des milliers de Tripolitains, qui subissaient déjà de longues coupures d'électricité, tentent désormais de fuir le bastion du régime.
Plus au sud, des affrontements ont opposé pendant plusieurs heures les forces de sécurité tunisiennes et un groupe de Libyens armés près de la frontière entre les deux pays, a annoncé à l'AFP un responsable du ministère tunisien de la Défense.
Une patrouille de l'armée tunisienne a été prise pour cible vendredi soir par un groupe armé circulant à bord de plusieurs 4X4 immatriculés en Libye, a ajouté cette source, qui a précisé qu'il n'y avait "pas de victimes côté tunisien" et que les assaillants étaient toujours recherchés.
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