Un raid aérien, revendiqué par les forces du général Haftar, a visé lundi le seul aéroport encore en service à Tripoli, au lendemain de la prise par des milices pro-gouvernementales d'une ville clé dans l'ouest de la Libye.
Des forces loyales au général Khalifa Haftar et au gouvernement reconnu par la communauté internationale mènent actuellement des offensives à l'ouest de Tripoli ainsi qu'à Benghazi (est) pour tenter de reconquérir les deux plus grandes villes du pays.
Selon des témoins, un avion de combat volant à basse altitude a tiré deux missiles sur l'aéroport de Mitiga, contrôlé par les milices de Fajr Libya, qui sont hostiles au gouvernement reconnu d'Abdallah al-Theni.
Une source à l'aéroport a confirmé ce raid sans être en mesure de préciser son origine et a indiqué que l'attaque n'aurait pas provoqué de dégâts dans le terminal ni sur la piste atterrissage.
"Ce sont nos forces aériennes qui ont mené le raid contre la base de Mitiga où se retranchent les groupes terroristes", a déclaré à l'AFP le général Sagr al-Jerouchi, chef des forces aériennes de Haftar, en faisant référence à Fajr Libya, qui contrôle la capitale libyenne depuis août.
Temporairement déroutés vers Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, les vols ont pu reprendre "normalement" quelques heures plus tard.
Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, les autorités de transition ont échoué à asseoir leur emprise sur un nombre de milices, notamment islamistes, qui font désormais la loi dans un pays plongé dans le chaos.
A cause des violences, le gouvernement et le Parlement reconnus internationalement se sont réfugiés dans l'est du pays, loin de la capitale.
- 'Politique de guerre' -
En août, Tripoli était tombée aux mains de Fajr Libya, une coalition de milices de l'ouest du pays, qui en a chassé les milices rivales de Zentan et a installé un gouvernement parallèle dans la capitale.
Gravement endommagé dans ces combats, l'aéroport international de Tripoli avait dû être fermé et la base militaire de Mitiga, dans l'est de la capitale, avait alors été ouverte au trafic civil.
Lors des combats de cet été à Tripoli, Haftar avait déjà revendiqué des raids aériens menés contre les miliciens de Fajr Libya mais ces derniers avaient accusé l'Egypte et les Emirats arabes unis d'être derrière ces frappes.
En juillet, c'est Bengazhi qui était tombée aux mains de milices islamistes, dont les radicaux d'Ansar Asharia, mais le général Haftar mène depuis mi-octobre une nouvelle offensive pour reprendre la ville, avec le soutien du gouvernement reconnu de M. al-Theni.
Le mois dernier, M. al-Theni a indiqué dans une interview à l'AFP que les opérations lancées contre les milices "hors-la-loi" semant le chaos en Libye étaient placées sous l'autorité de l'Etat et visaient à reconquérir les villes de Tripoli et Benghazi.
Des combats opposent actuellement les milices de Zentan, loyales au gouvernement reconnu, aux forces de Fajr Libya dans l'ouest du pays, où les Zentanis bénéficient du soutien des forces aériennes de Haftar, qui mènent régulièrement des raids contre Fajr Libya.
Ces milices de Zentan viennent de ravir à des combattants de Fajr Libya le contrôle de la ville de Kekla (ouest) après plus d'un mois de combats meurtriers.
Après ce revers, le chef du gouvernement parallèle, Omar al-Hassi, a promis l'escalade.
"Notre gouvernement �?uvrait pour la paix et le dialogue.Mais ce qui s'est passé à Benghazi, à Kekla et aujourd'hui à Tripoli, va faire de notre politique une politique de guerre.Et nous vaincrons", a-t-il prévenu lundi soir en conférence de presse.
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