Libye: un Français tué à Benghazi, le Congrès cible de violences

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Tripoli (AFP)

La Libye a été le théâtre dimanche de nouvelles violences à Tripoli comme à Benghazi (est), où un ingénieur français a été tué par balles, illustrant une nouvelle fois l'anarchie qui prévaut dans le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi.

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a confirmé l'"assassinat" de l'ingénieur français Patrice Réal, et "condamné avec la plus grande fermeté (...) un acte odieux et lâche", appelant à ce que ses auteurs soient "recherchés et condamnés dans les meilleurs délais".

Dans la soirée, des dizaines de manifestants ont envahi les locaux du Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique de Libye, dans le centre de la capitale, saccageant les lieux et agressant des députés.

"Deux membres (du CGN) ont été touchés par balles au moment où ils tentaient de quitter les lieux dans leurs voitures", a déclaré à la télévision libyenne Al-Nabaa le président du CGN,Nouri Abou Sahmein, accusant "des manifestants armés".

Le porte-parole du Congrès, Omar Hmidan, a fait état de son côté de "plusieurs blessés" parmi les députés. 

Une députée a indiqué à l'AFP que des manifestants, jeunes pour la plupart et armés de couteaux et de bâtons, ont envahi les locaux en scandant: "démissionnez, démissionnez".

Des images diffusées par la télévision nationale montrent des dizaines de manifestants  au moment de leur entrée,  saccageant la salle du Congrès au milieu de députés qui tentaient de trouver une issue pour quitter les lieux.

Les protestataires réclament la dissolution du Congrès et manifestent contre l'"enlèvement" par des hommes armés la veille de manifestants qui participaient à un sit-in.

Le CGN a provoqué la colère d'une grande partie de la population en décidant de prolonger jusqu'en décembre 2014 son mandat, qui devait expirer début février.

Sous la pression de la rue, il a toutefois décidé récemment d'organiser des élections anticipées, mais sans fixer de date.

Le Congrès et le gouvernement de transition sont critiqués notamment pour ne pas avoir réussi à rétablir l'ordre et à mettre fin à l'anarchie qui sévit dans le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en octobre 2011.

Signe de leur faiblesse, les plus haute autorités du pays sont régulièrement la cible d'attaques.Le Premier ministre Ali Zeidan a été lui même enlevé durant quelques heures par un groupe armé en octobre dernier.

 

Vague d'assassinats 

 

La ville de Benghazi, dans l'est du pays a de nouveau été le théâtre d'une vague d'assassinats, ciblant majoritairement des occidentaux et des membres des services de sécurité.

Ainsi, un ingénieur français a été tué dimanche par balle dans la ville, et plusieurs corps ont été retrouvés dans des banlieues.

Une source médicale à l'hôpital Al-Jala de Benghazi, a précisé que l'ingénieur, âgé de 49 ans, avait été atteint de trois balles.Il a été attaqué dans le quartier de Ras Abeida, dans le centre de la ville.

La victime travaillait pour la compagnie Ideal Medical Project Engineering (IMPE), chargée de travaux d'extension dans le Centre médical de Benghazi, un établissement hospitalier, a indiqué Ibrahim al-Charaa, porte-parole des services de sécurité de la ville.

Il a été attaqué alors qu'il se trouvait dans une voiture en compagnie d'un chauffeur algérien, a ajouté M. Charaa.

En décembre, un enseignant américain avait été tué par balles dans cette ville.

Ces attentats, souvent attribués à des islamistes extrémistes, n'ont jamais été revendiqués et, jusqu'à présent, les autorités de transition n'ont pas été en mesure d'identifier et d'arrêter leurs responsables.

M. Al-Charaa a par ailleurs indiqué que cinq cadavres ont été retrouvés dimanche dans les banlieues de Benghazi.Les corps, non identifiés, portaient "des marques de tortures", a-t-il précisé.

Dimanche toujours un Egyptien a été grièvement blessé par balles, a indiqué M. Charaa.Il a été attaqué par des inconnus dans un commerce de primeurs où il travaillait.

Un membre des services de sécurité a été tué à Benghazi, dans l'explosion d'un engin placé sous sa voiture, et un ex-officier de police a été grièvement blessé par balles dans une autre attaque, a-t-il en outre ajouté.

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