Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme cherche à collecter 13 milliards de dollars pour financer les traitements afin d'éradiquer ces épidémies d'ici 2030.
"La lutte n'est pas finie", a lancé vendredi le Premier ministre canadien Justin Trudeau à l'ouverture de la cinquième Conférence triennale de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre ces maladies.
Créé en 2002, ce Fonds rassemble gouvernements, société civile, secteur privé et malades, revendique 22 millions de vies sauvées et plus de 300 millions d'infections évitées depuis 2005, grâce à plus de 30 milliards de dollars américains déjà déboursés.
"Si des progrès énormes ont été faits", il reste encore beaucoup à faire mais "ces épidémies peuvent être éradiquées" grâce au Fonds mondial, et ses "méthodes innovantes", a assuré Justin Trudeau.
"Ne commettons pas d'erreur, c'est un moment clé pour nous tous", a-t-il lancé à l'assemblée rassemblant plusieurs chefs d'Etat et de gouvernements.
"Notre génération de dirigeants sera jugée sur nos actions ou notre inaction" dans la lutte contre ces épidémies "qui tuent plus de 8.000 personnes chaque jour", a-t-il poursuivi.
L'objectif affiché de cette conférence est de collecter 13 milliards de dollars pour les opérations courant entre 2017 et 2019, pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 conformément aux engagements des Nations unies.
Outre les représentants des gouvernements, plusieurs organisations non gouvernementales sont aussi présentes à Montréal, mais aussi le milliardaire et philanthrope américain Bill Gates dont la fondation a déjà abondé le Fonds mondial à hauteur de 1,6 milliard de dollars depuis sa création.
- Cibler l'Afrique -
Les ravages des épidémies sont particulièrement aigus en Afrique, cible prioritaire des programmes du Fonds mondial avec plus de 2 dollars sur 3 engagés, dont principalement au Nigeria, en République démocratique du Congo, au Kenya, en Afrique du Sud, en Tanzanie et en Ouganda.
Cependant, "la maladie ne connaît pas de frontières", a prévenu à la tribune le président sénégalais Macki Sall, et "combattre pour la santé publique relève de la même forme de priorité que la paix et la sécurité nationale".
S'attaquer aux épidémies est aussi le chemin vers la réduction de la pauvreté, a indiqué Justin Trudeau en voulant "casser le cercle vicieux de la pauvreté qui touche de façon disproportionnée les femmes et les filles dans le monde".
"Nous savons tous que la pauvreté est sexiste", a poursuivi le chef du gouvernement canadien.
Dans le même sens, la secrétaire générale de la Francophonie, Mickaëlle Jean, a plaidé pour que "les femmes et les jeunes filles ne soient pas laissées pour compte" dans la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose.
Samedi, au moment du bilan final et après l'annonce à la tribune des représentants des pays contributeurs, les 13 milliards de dollars devraient être acquis pour la période 2017-2019.
Les �?tats-Unis sont en tête des donateurs avec 4,3 milliards de dollars promis pour les trois prochaines années, suivis par la France (1,08 milliard d'euros), l'Allemagne (800 millions d'euros), le Japon (800 millions de dollars) et le Canada (600 millions de dollars).La décision du Royaume-Uni est toujours attendue.
La France, représentée par André Vallini, secrétaire d'Etat chargé du Développement, a par ailleurs été accusée par cinq ONG (Sidaction, Action Santé Mondiale, Equilibres & Populations, Oxfam France et Solthis) de vouloir réduire de 20% sa participation dans Unitaid, une organisation internationale visant à réduire les coûts des médicaments traitant le VIH, la tuberculose et le paludisme.
M. Vallini a fermement démenti ces affirmations à l'AFP, indiquant que Paris a toujours l'intention de demeurer le premier contributeur à Unitaid et que la participation française serait annoncée en fin d'année, le temps que soient menés des arbitrages budgétaires.
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