Le premier tour de l'élection présidentielle de Madagascar s'est déroulé de façon "libre, transparente et crédible", estimaient dimanche les observateurs internationaux, alors que les Malgaches ne disposent pour l'instant que de résultats portant sur moins de 8% des inscrits.
Deux jours après le vote, les deux candidats soutenus par l'ancien président Marc Ravalomanana et par Andry Rajoelina, l'homme qui l'avait renversé en 2009, semblaient en passe de se qualifier pour le second tour du 20 décembre.
Robinson Jean Louis, le candidat du camp Ravalomanana, était en tête avec 27,22% des voix, devant Hery Rajaonarimampianina, l'homme du parti de Rajoelina, avec 15,82%.
Mais ces résultats, les seuls disponibles à 10H00 GMT dimanche, ne portaient que sur un peu plus de 1.000 bureaux de vote sur 20.001 au total, soit 7,67% du corps électoral.
Pour la plupart des Malgaches, la présidentielle est un premier pas pour sortir de la grave crise politique, économique et sociale dans laquelle leur pays est plongé depuis le renversement du président Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina en 2009.
Dimanche matin, les observateurs de l'Union européenne et ceux de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe) ont rendu publiques leurs premières conclusions.
"D'après les paramètres et la méthodologie de l'Union européenne, nous pouvons affirmer que ces élections ont été libres, transparentes et crédibles", a déclaré Maria Muniz de Urquiza, une députée européenne espagnole, en présentant les conclusions préliminaires de la mission des observateurs de l'Union européenne.
"Malgré certaines difficultés organisationnelles, le vote s'est bien passé", a résumé la chef de la mission européenne, qui a notamment loué le dévouement et la neutralité des agents électoraux, et le respect de la liberté de la presse.
"Un pourcentage non négligeable de Malgaches ne figure pas sur la liste électorale", a toutefois relevé la chef des observateurs européen.Seuls 7,8 millions de citoyens ont été enregistrés alors que le pays compte 22 millions d'habitants, et "l'ensemble de l'électorat potentiel n'a pas été enregistré".
La mission européenne a aussi relevé "un certain nombre de lacunes sur le financement des partis": "Il est souhaitable d'avoir une législation qui permette la transparence et la traçabilité des fonds" dont disposent les candidats pour faire campagne, a indiqué Mme Muniz de Urquiza.
A la question de savoir si la lenteur du processus de dépouillement pouvait favoriser d'éventuelles fraudes, elle a indiqué être pour l'instant relativement sereine: "On va rester vigilants.(...) Mais nous n'avons pas eu de remarques de la part de nos observateurs jusqu'à présent".
La SADC, qui s'est fortement impliquée dans le processus de réconciliation nationale qui a permis la tenue de ce scrutin, est arrivé à des conclusions similaires.
"En dépit des préoccupations soulevées par certains acteurs (de l'élection à Madagascar), elles ne sont pas de l'ampleur à influer sur l'ensemble du processus électoral", a indiqué à la presse dimanche la ministre des Affaires étrangères de la République de Namibie et chef de la mission d'observation électorale de la SADC, Netumbo Nandi-Ndaitwah.
"La mission d'observation électorale de la SADC conclut donc que les élections à Madagascar ont été pacifiques, libres, justes et transparentes, et reflètent la volonté du peuple", a-t-elle dit.
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