Des officiers mutins ont réaffirmé samedi être déterminés à aller "jusqu'au bout" contre le régime de l'actuel homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina, se disant "sereins" sur l'issue de leur action malgré le peu de soutien de l'armée et de la population.
"Pour le moment, la meilleure solution n'est pas de se réconcilier avec les autorités, l'essentiel est de bannir ce qui ne va plus dans le pays", a affirmé à l'AFP le général Noël Rakotonandrasana, l'un des leaders du groupe.
Le général Rakotonandrasana, ex-ministre des Forces armées et actuellement sans affectation, s'est dit "serein" sur l'issue de la crise, répétant une nouvelle fois être prêt à aller "jusqu'au bout".
Mercredi, une groupe d'une vingtaine de militaires avaient affirmé à la presse avoir "suspendu toutes les institutions" de cette île de l'Océan Indien.
Leur déclaration est restée jusqu'à présent lettre-morte, avec l'absence de soutien apparent du reste de l'armée et la poursuite des activités habituelles dans le pays.
Des négociations ont depuis lors été entamées avec l'état-major, alors que M. Rajoelina a prévenu que l'Etat prendrait "ses responsabilités" face aux "velléités de troubles de certains".
Les mutins étaient toujours samedi dans une caserne à proximité de l'aéroport international, à environ 15 kilomètres de la capitale, où la situation était normale et aucun déploiement militaire visible.
"On doit opter pour la création d'un comité pour pouvoir diriger dans la bonne direction et la bonne gouvernance", a poursuivi le chef des mutins, indiquant être toujours "en train de négocier avec (ses) camarades" de l'état-major.
Alors qu'aucune unité de l'armée malgache ne semble avoir décidé de rejoindre la cause des mutins, le général Rakotonandrasana a assuré être "sur le point de les convaincre".
Seul incident notable samedi à Antananarivo, où l'activité était normale en ce début de week-end, une manifestation de quelques centaines de personnes a été dispersée à coups de grenades lacrymogènes par les forces de l'ordre.
Rassemblés à l'appel de l'Association des maires de Madagascar (AMM), les manifestants entendaient protester contre la tenue d'élections municipales anticipées le 20 décembre, une question sans lien apparent avec l'appel des officiers mutins.
Un détachement d'une trentaine de gendarmes est intervenu sans ménagement et a interpellé le président de l'AMM, Guy Maxime Ralaiseheno.
L'appel à la mutinerie a été lancé le jour même d'un référendum constitutionnel organisé par le pouvoir en place et boycotté par une partie de l'opposition, le premier scrutin depuis l'éviction en mars 2009 du président élu Marc Ravalomanana et l'accession au pouvoir de M. Rajoelina, 36 ans.
Ce référendum, dont les résultats sont toujours en cours de dépouillement, est l'une des étapes d'un processus de sortie de crise initié par M. Rajoelina, au terme d'un accord en août dernier avec une centaine de partis politiques, qui prévoit des élections municipales en décembre, législatives en mars et présidentielle en mai.
Une partie de l'opposition rejette ce processus, que la communauté internationale estime également "pas assez consensuel".
Madagascar est plongée dans une crise politique majeure depuis fin 2008 et le début du mouvement de contestation populaire emmené par l'ex-maire d'Antananarivo Andry Rajoelina, qui a débouché sur le départ forcé de M. Ravalomanana, aujourd'hui en exil en Afrique du Sud.
Samedi, l'Union Européenne (UE) et les Etats-Unis ont exprimé une nouvelle fois leur inquiétude sur la situation générale dans le pays, appelant le régime de Rajoelina à une "transition plus consensuelle" pour mettre fin à la crise politique.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.