Venus de Bogota, Milan, Berlin ou Tokyo, près de 600 architectes ont répondu au défi lancé par la Triennale de Lisbonne: imaginer une maison à très bas coût pour les centaines de milliers d'Angolais vivant dans les bidonvilles de Luanda.
"Nous avons été très surpris par le nombre de candidatures reçues (588) et le nombre de pays participants (44), c'est du jamais vu au Portugal", se félicite José Mateus, directeur de la Triennale qui expose, à partir de dimanche et jusqu'au 15 janvier, les maquettes des 30 projets finalistes choisi par un jury international.
"Le cas de Luanda, ville en constante mutation, construite pour 500.000 personnes et qui en compte aujourd'hui 6 millions, est un défi pour tout architecte", dit-il pour expliquer le succès inédit du concours, organisé en partenariat avec la Triennale de Luanda.
"Politiquement et économiquement, le contexte était favorable", ajoute Angela Mingas, architecte angolaise et membre du jury, qui rappelle que "le gouvernement angolais a promis de faire construire, d'ici 2012, un million de maisons, dont 120.000 logements sociaux".
Selon un récent rapport de l'Unicef, 87% de la population urbaine angolaise vit dans des bidonvilles et un habitant sur 6 vit avec moins de 2 dollars par jour, alors que Luanda est considérée comme l'une des villes les plus chères au monde.
Pour être retenus, les projets devaient répondre à un cahier de charges précis: concevoir, pour un budget maximal de 25.000 euros, une maison avec patio pouvant loger une famille de 7 à 9 personnes sur un lopin de 250 m2 de la périphérie de Luanda.
Rectangulaires, rondes, voire triangulaires, en pisé ou en modules de béton pré-fabriqué, les maisons exposées sont pour la plupart largement ouvertes sur l'extérieur.Les unes s'imbriquent pour former de vastes cours communes, d'autres sont proposées avec un "kit d'auto-construction", prévoient des espaces pour les animaux ou le potager, ou permettent l'installation d'un petit commerce, d'un atelier.
Certains prototypes intègrent une citerne d'eau de pluie ou un groupe électrogène, l'immense majorité des habitants des bidonvilles n'ayant pas accès aux services de base.
Car, explique Angela Mingas, "la principale difficulté tenait à la spécificité de la réalité angolaise.Plusieurs propositions étaient extrêmement intéressantes au plan architectural, mais totalement inadaptées à notre climat, à notre conception de la famille et surtout aux besoins des populations indigentes des +musseques+", les immenses bidonvilles de la banlieue de Luanda.
"Ces baraques de tôle ondulée sont évidemment très précaires mais tout n'y est pas mauvais", insiste le commissaire de l'exposition, Joao Luis Carrilho da Graça."Il y a de la vie, de la jeunesse, de l'ouverture, du mouvement.C'est un tissu urbain qui a ses qualités propres et dont il faut s'inspirer", estime-t-il.
En janvier, l'exposition sera présentée dans la capitale angolaise."Ce que nous espérons, souligne le directeur de la Triennale José Mateus, c'est que les pistes proposées intéresseront le gouvernement, les autorités locales et les promoteurs privés".
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