Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans les capitales politique Lilongwe et économique Blantyre et marché vers les bureaux de la Commission électorale du Malawi (MEC).Ils ont ensuite cadenassé, sous les yeux de l'armée impassible, les portails et portes de la MEC pour demander la démission de la présidente de la commission, Jane Ansah."Ansah, ça suffit", pouvait-on lire sur des banderoles brandies par des manifestants à Lilongwe."Nous ne nous arrêterons pas tant que Jane Ansah n'a pas démissionné", a expliqué l'un des organisateurs de la manifestation à Blantyre, Masauko Thawe."Les Malawites ont prouvé qu'ils ne sont pas contents avec la façon dont la MEC est gérée (...). On ne peut pas lui faire confiance. Nous avons besoin d'une nouvelle MEC", a-t-il estimé."Jane Ansah devrait démissionner parce qu'elle est la cause de tous ces problèmes", a ajouté un autre manifestant, Emmanuel Mbeta.La semaine dernière, la Cour constitutionnelle a annulé l'élection présidentielle du 21 mai 2019, remportée de justesse, selon la MEC, par le chef de l'Etat sortant Peter Mutharika.Elle a justifié l'invalidation du scrutin par les "irrégularités systématiques et graves", notamment le recours au liquide correcteur blanc sur de nombreux procès-verbaux de la présidentielle. Elle a ordonné l'organisation d'un nouveau scrutin "dans les 150 jours".Mercredi, Jane Ansah a affirmé devant une commission parlementaire qu'il n'y avait "pas de preuve que le Tipp-Ex ait été utilisé pour favoriser un candidat".Des propos qui ont suscité la colère des partisans de l'opposition descendus dans la rue jeudi.Peter Mutharika et la commission électorale ont fait appel de l'arrêt historique de la Cour constitutionnelle et demandé la suspension du jugement invalidant la présidentielle.Mercredi, la justice leur a donné tort sur le deuxième point. Elle doit encore se prononcer sur l'appel du président et de la MEC.C'est la première fois qu'un scrutin est annulé au Malawi, petit pays d'Afrique australe, et la deuxième fois sur le continent, après l'invalidation de la présidentielle au Kenya en 2017.
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