Malgré les frappes, Kadhafi continue à narguer l�??OTAN

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Le 19 mars, la coalition internationale lançait ses frappes aériennes contres les forces du colonel Kadhafi en Lybie. Deux mois après le début des opérations militaires, la situation n'a pas beaucoup évolué et aucune solution politique ne semble se profiler à l'horizon. Le bourbier lybien. On n'y est pas mais ça y ressemble. Depuis deux mois, les avions de chasse occidentaux décollent tous les jours en direction de la Lybie. Selon l'OTAN, 7000 sorties et 2700 missions de bombardement ont été effectuées en 60 jours. Certes, les Rafales français ont permis d'éviter un bain de sang dès le premier jour, à Benghazi, alors que les blindés du colonel Kadhafi s'apprêtaient à mater la ville rebelle. Certes, 80% de l'aviation et le tiers des unités terrestres du Guide sont aujourd'hui hors de combat. Mais les rebelles n'avancent plus depuis longtemps. Peu disciplinés, non encadrés et sous équipés, ils ne parviennent pas à faire la différence face aux troupes de Kadhafi, et ce malgré les conseils d'officiers de liaison occidentaux présents à Benghazi. De plus, les frappes aériennes de l'OTAN ne peuvent pas grand chose contre les petites troupes mobiles du colonel qui harcèlent les insurgés.Sur le terrain, le front est relativement stabilisé à l'est vers Brega. Muammar Kadhafi tient la Tripolitaine, les rebelles contrôlent la Cyrénaïque. Aucun camp ne semble aujourd'hui en mesure de faire une percée. Gérard Longuet, ministre français de la Défense, l'a lui-même reconnu : « la situation n'évolue plus, ni dans un sens, ni dans l'autre". Benghazi ne tombera sûrement pas aux mains des forces de Kadafhi et il semble très improbable de voir les rebelles parader dans Tripoli dans les semaines à venir. Depuis son bunker de la capitale lybienne, Kadhafi continue à afficher sa détermination. « Vos bombardements ne m'atteindront pas » déclarait-il encore vendredi dernier. Le colonel s'accroche toujours au pouvoir et ne semble pas disposé à le lâcher. Malgré les frappes régulières sur son quartier général de Tripoli, Muammar Kadhafi tient le coup. Cependant, l'étau se resserre peu à peu autour de lui. Le dirigeant lybien est désormais dans le viseur de la CPI (Cour Pénale Internationale). Lundi, son procureur Luis Moreno-Ocampo a émis un mandat d'arrêt international à son encontre pour crimes contre l'humanité. De plus en plus de voix s'élèvent pour sortir du statu quo militaire et trouver une solution politique au conflit lybien. Depuis le début des hostilités, l'Union Africaine milite activement pour un cessez-le-feu immédiat et l'instauration d'un dialogue entre Kadhafi et le CNT (Conseil National de Transition), bras politique de la rébellion. Les insurgés ont toujours accueilli avec méfiance la médiation de l'UA. Selon eux, l'institution panafricaine est largement financée par des fonds lybiens et cultive des liens étroits avec le colonel Kadhafi. Lors de la dernière visite d'une délégation de l'UA à Benghazi, le dialogue avait été assez tendu. Les rebelles ne veulent toujours pas entendre parler d'une négociation avec Tripoli. Mais face au manque de ressources financières pour poursuivre la lutte armée, ils n'auront peut-être pas le choix. Benjamin ROGER

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