Des membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des rebelles touareg ont attaqué ensemble mardi Aguelhoc, ville du nord-est du Mali qui a été déjà été visée la semaine dernière par la rébellion, a affirmé jeudi le gouvernement malien, assurant que l'armée contrôlait la localité.
"Le mardi 24 janvier 2012, à 06H00 du matin (heure locale et heure GMT), la localité d'Aguelhoc a été une fois encore attaquée par des jihadistes d'Aqmi, des éléments du MNLA", le Mouvement national de libération de l'Azawad (rébellion), "et d'autres assaillants", déclare le ministère malien de la Défense dans un communiqué transmis à l'AFP, sans préciser l'identité des "autres assaillants" évoqués.
C'est la première fois qu'il est officiellement fait état d'une connexion entre Aqmi et le MNLA, mouvement politico-militaire né fin 2011 de la fusion de groupes rebelles touareg.Cette rébellion, qui a déjà attaqué la semaine dernière Aguelhoc ainsi que Ménaka et Tessalit, deux autres villes du nord-est du Mali, a aussi annoncé jeudi avoir attaqué Anderamboukane (nord-est) et pris un camp de l'armée à Léré (nord-ouest).
Le communiqué du ministère de la Défense n'évoque pas la situation dans ces autres localités visées.
La présence de jihadistes parmi les combattants mardi à Aguelhoc (autre orthographe : Aguelhok) a été confirmée à l'AFP par un pensionnaire de l'Institut de formation des élèves-maîtres (Ifem), qui a été témoin des affrontements.
"A Aguelhoc, les islamistes sont venus nous voir.Ils criaient +Dieu est grand ! Dieu est grand !+.Ils ont vérifié si des militaires étaient parmi nous.Ils voulaient les égorger", a affirmé ce témoin, Alhousseïni Touré, joint jeudi à Kidal (nord-est) où il a transféré en même temps que les autres étudiants et les responsables de l'institut.
Selon le ministère de la Défense, les militaires maliens sont intervenus pour "sécuriser" la ville et sa population et, depuis, "occupent la localité d'Aguelhoc et ses environs immédiats".D'après des sources concordantes interrogées jeudi de Bamako par l'AFP, les combats n'ont pas duré.
"Au cours de ces opérations, des pertes importantes, tant humaines que matérielles, ont été enregistrées de part et d'autre", ajoute le ministère, sans fournir de bilan précis.Le bi-hebdomadaire privé malien 22-Septembre a évoqué "40 morts du côté de l'armée malienne", sans citer de sources, ce qui n'a pu être confirmé par l'AFP.
D'après plusieurs sources, Iyad Ag Ghali, ex-chef de la rébellion des années 1990 et 2006, et entre-temps médiateur en 2003 pour la libération de 14 touristes européens enlevés au Sahara, et ses hommes du groupe Anssar Dine ont participé aux combats d'Aguelhoc.
Le 17 janvier, le MNLA avait attaqué Ménaka, proche de la frontière avec le Niger, puis le lendemain Aguelhoc et Tessalit, près de la frontière algérienne.Ces trois villes avaient ensuite été reprises par l'armée, selon des témoins et le gouvernement malien.
Les combats ayant opposé l'armée à la rébellion jeudi à Anderamboukane étaient terminés, ont dit les deux camps, mais chacun affirmait contrôler la localité.
Après ces affrontements, des sources concordantes ont annoncé la prise du camp militaire de Léré, près de la frontière avec la Mauritanie, par la rébellion.
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