Les dix soldats tchadiens ont été tués à Aguelhok (nord-est), à 200 km de la frontière algérienne, lors d'une "attaque complexe lancée par des assaillants arrivés à bord de nombreux véhicules armés", avait expliqué la mission de l'ONU au Mali (Minusma). Au moins 25 autres avaient été blessés.L'assaut a été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui affirme avoir agi "en réaction contre la visite (le 20 janvier) du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, au Tchad", selon l'agence de presse mauritanienne Al-Akhbar, connue pour recevoir et diffuser régulièrement des communiqués de cette mouvance.Devant plusieurs centaines de personnes, les dix cercueils des soldats tchadiens ont été exposés dans la cour de la Minusma, organisatrice de la cérémonie. "Je viens m'incliner au nom de la république du Mali devant ceux qui sont morts. Soldats, dormez en paix", a dit le président Ibrahim Boubacar Keïta. "Il faut des tragédies au monde pour qu'il puisse prendre conscience de l'âpreté de la mission" a-t-il ajouté, avant de saluer "l'engagement constant du Tchad" aux côtés du Mali. Le représentant du secrétaire général de l'ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, de nationalité tchadienne, s'est interrogé sur de possibles informateurs des "terroristes" sur les positions des Casques bleus. "Il est désormais important de faire désormais attention à ceux qui sont parmi nous et qui observent nos faits et gestes", a-t-il dit. Les dix corps des Casques bleus tchadiens ont ensuite été embarqués dans un avion, à destination du Tchad. Déployée en 2013, après que le nord du Mali est tombé sous la coupe de jihadistes liés à Al-Qaïda, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, avait déjà perdu jusque-là plus de 160 Casques bleus, dont une centaine dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l'ONU tués pendant cette période dans le monde.L'attaque du 20 janvier est la plus meurtrière pour l'ONU dans ce pays, toujours en proie à la menace jihadiste malgré plusieurs années d'intervention internationale.Les Casques bleus tchadiens ont payé un lourd tribut: cinq morts dans l'explosion d'une mine près d'Aguelhoc en septembre 2014, puis cinq autres au cours d'une embuscade au nord de cette ville, en mai 2016.En avril dernier, des tirs sur le camp d'Aguelhoc avaient également coûté la vie à deux Casques bleus tchadiens et en avaient blessé plusieurs autres.
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