"Non au détournement de nos fonds!", "Vive les FAMA" (forces armées maliennes)", pouvait-on lire sur les banderoles et calicots portés par environ 15.000 manifestants, selon les organisateurs dont l'opposition, "plusieurs milliers", selon la police."L'armée malienne a été trahie. Nos militaires sont mal équipés. Nous devrions nous battre pour que nos militaires soient à la hauteur. La corruption a empêché d'équiper aussi nos militaires", a déclaré le chef de l'opposition, Soumaïla Cissé. "On doit combattre la corruption au sein de l'armée. Les militaires et les ministres qui sont à la base de cette corruption doivent être jugés", a dit l'ancien Premier ministre et opposant, Mohamed Aly Bathily.MM. Cissé et Bathily faisaient allusion notamment à un achat controversé de matériel militaire, dont deux hélicoptères livrés en 2018 à l'armée malienne puis tombés en panne peu après. Une information judiciaire a été ouverte à ce sujet en octobre à Bamako. Un rassemblement similaire, le 8 novembre dans la capitale, avait réuni des milliers de personnes.Ces manifestations sont organisées après la perte ces dernières semaines par l'armée malienne d'une centaine de soldats dans les deux attaques jihadistes les plus meurtrières depuis des années.Ces revers et la dégradation de la situation sécuritaire ont renforcé les interrogations sur la capacité de l'armée à faire pièce aux agissements jihadistes et aux autres violences auxquelles ce vaste pays est en proie depuis 2012 et qui ont fait des milliers de morts, civils et combattants.Un autre opposant, le général Moussa Sinko Coulibaly, ancien candidat à la présidentielle, a réclamé "la démission du président malien Ibrahim Boubacar Kéita".Des manifestants ont scandé des slogans antifrançais pour dénoncer, selon eux, "le jeu ambigu" de Paris au Mali où est présente la force française Barkhane, qui mobilise 4.500 militaires français au Sahel."Si Paris ne fait rien pour que la crise prenne fin, c'est parce que Paris soutient les rebelles. Si les rebelles sont toujours à Kidal, c'est la faute de Paris", a déclaré à la presse Ouleymatou Diarra, 34 ans, enseignante dans un lycée privé de Bamako.Kidal, ville du nord-est du Mali sous le contrôle d'ex-rebelles séparatistes touareg, échappe de facto à l'autorité de l'Etat malien.
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