Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a affirmé lundi à Dakar que "la France ne s'engagera pas militairement" au Mali, où "la situation se dégrade très rapidement", mais elle est prête à une aide "logistique".
"La situation est dangereuse, c'est la raison pour laquelle j'ai demandé à nos ressortissants dont la présence n'est pas indispensable de quitter le pays, il faut prendre le maximum de précautions", a déclaré M. Juppé à des journalistes, ajoutant: "Nous pouvons aider sur le plan logistique ou la formation, mais il n'est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali".
M. Juppé s'est inquiété de l'influence des groupes armés islamistes combattant au côté de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) qui contrôle depuis dimanche tout le nord du Mali.
"Il semble que cette fraction islamiste/djihadiste extrémiste soit en train de prendre le dessus parmi les différentes factions touareg", a-t-il affirmé.
Il a rappelé que la France a six otages détenus au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui, a-t-il estimé, "nous désigne explicitement comme une cible".
M. Juppé se trouve à Dakar pour assister à la prestation de serment du nouveau président sénégalais Macky Sall, cérémonie qui doit être suivie d'un sommet des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à laquelle il doit également participer.
"Nous soutenons à 100% les initiatives de la Cédéao", a dit M. Juppé, "Il faut d'abord travailler sur le plan politique pour que l'ordre constitutionnel soit rétabli" au Mali où une junte militaire a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars.
"Il y a des raisons de penser que le volet politique peut se débloquer", a affirmé M. Juppé, au lendemain d'une déclaration du chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, qui a rétabli les institutions dissoutes lors du coup d'Etat et s'est prononcé pour un retour au pouvoir des civils.
"Ensuite il y a la question militaire, puisqu'il semble que l'offensive touareg se déplace vers le sud", a-t-il dit, ajoutant: "Le volet militaire mérite une concertation plus approfondie, il appartient à la Cédéao d'en décider".
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