Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réunis en sommet vendredi à Dakar, ont salué les progrès au Mali et exprimé leur volonté de "poursuivre leurs efforts" pour "la paix et la sécurité" dans le Sahel.
Les progrès politiques et sécuritaires au Mali engagent les dirigeants ouest-africains "à poursuivre (leurs) efforts afin de maintenir la paix et la sécurité dans la région", a déclaré l'hôte du sommet, le président sénégalais Macky Sall, lors de la cérémonie d'ouverture.
Il s'est réjoui de la présence à Dakar du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, élu le 11 août "après le rétablissement de l'intégrité territoriale et de la légalité constitutionnelle du Mali".
Son homologue ivoirien et président en exercice de la Cédéao, Alassane Ouattara, a salué "le Mali du renouveau démocratique".
Le Mali a connu une grave crise politico-militaire en 2012 et 2013, marquée par une nouvelle rébellion touareg, un coup d'Etat en mars 2012, une ccupation du Nord par des groupes islamistes armés en grande partie chassés, à partir de janvier, par une intervention de troupes françaises, tchadiennes et de la Cédéao.Une intervention qui se poursuit.
"La lutte contre le terrorisme au Sahel n'est pas terminée" et "nous devons rester engagés au côté du peuple malien dans ce combat", a cependant souligné Alassane Ouattara.
Une opération anti-jihadiste de plus de 1.500 soldats français, maliens et de l'ONU est actuellement en cours dans le nord du Mali et illustre la crainte de nouvelles attaques de groupes islamiste armés à l'approche des élections législatives dont le premier tour est prévu le 24 novembre et le second le 15 décembre.
Après une accalmie de plusieurs mois, les groupes jihadistes ont repris leurs attaques meurtrières le 28 septembre, tuant en trois semaines une dizaine de civils et de militaires maliens et tchadiens, membres de la mission de l'ONU au Mali, (Minusma) à laquelle ont également été intégrés les soldats de la Cédéao.
Face à cette recrudescence des activités jihadistes avant les législatives et alors que la France a prévu de réduire ses troupes de 3.000 hommes à un millier d'ici fin janvier 2014, Bert Koenders, chef de la Minusma, a appelé à un renfort en troupes et matériel de sa mission.
Une monnaie commune en 2015
Actuellement composée de 6.000 hommes, essentiellement d'Afrique de l'Ouest et du Tchad, la Minusma doit passer à plus de 12.000 d'ici fin décembre et a besoin d'hélicoptères,.
Outre les crises dans la région, les dirigeants ouest-africains devaientt aussi discuter de questions économiques pour hâter la création d'un marché unifié pour les 15 pays membres de la Cédéao, comptant plus de 300 millions d'habitants.
Véritable mosaïque, l'Afrique de l'Ouest regroupe des pays francophones, anglophones et lusophones, utilisant différentes monnaies et ayant des pratiques commerciales pas toujours convergentes.
Créée en 1975, la Cédéao comprend huit pays qui ont en commun le franc CFA, arrimé à l'euro et rassemblés au sein de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa): Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.Sept autres pays ont chacun leur monnaie: Cap-Vert, Gambie, Ghana, Guinée, Liberia, Nigeria et Sierra Leone.
La Cédeao espère voir entrer en vigueur une monnaie commune à tous ces pays en 2015.
Le sommet de Dakar devait également examiner des recommandations sur l'établissement d'un cordon douanier unique pour l'accès dans l'espace Cédéao.
L'une d'elle est l'instauration d'un "tarif extérieur commun (TEC)" applicable à toutes les marchandises provenant de pays non membres de la Cédéao à partir du 1er janvier 2015 selon de premières prévisions.
Les négociations d'accords commerciaux que tente de conclure depuis plusieurs années l'Union européenne (UE) avec des pays en développement sont également sur la table du sommet.
Les négociations avec les pays du groupe Afrique, Caraïbes, Pacifique (ACP), qui devaient se conclure en 2007, piétinent depuis plus de 10 ans, notamment parce que les pays africains craignent que l'ouverture des marchés ne fragilise leurs économies.
Des accords intérimaires ont cependant été signés avec deux pays ouest-africains: la Côte d'Ivoire et le Ghana.
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