De premiers contacts "positifs" ont été établis entre autorités maliennes de transition et rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui occupe le nord du Mali avec d'autres groupes, notamment le mouvement islamiste Ansar Dine, lui aussi prêt au dialogue.
Ces premiers contacts "officiels" entre le MNLA et Tiebilé Dramé, émissaire du président malien par intérim Dioncounda Traoré, ont eu lieu dimanche à Nouakchott, selon un haut dirigeant de la rébellion basé en Mauritanie, Hamma Ag Mahmoud.
Le MNLA a proclamé unilatéralement "l'indépendance" du Nord-Mali, une déclaration unanimement condamnée au Mali et à l'étranger.Mais cette "indépendance peut être négociée dans le cadre d'une fédération du Mali", a affirmé le responsable rebelle.
La rébellion touareg a cependant été marginalisée dans le Nord-Mali par Ansar Dine (défenseur de l'islam, en arabe), appuyé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Ansar Dine, opposé à l'indépendance de l'Azawad mais pour l'imposition de la charia (loi islamique) au Mali, a proposé aussi de dialoguer avec les autorités de transition qui doivent finir d'être mises en place à Bamako.
"Entre frères musulmans, on peut arriver à s'entendre.Mais il ne faut pas que les non-musulmans se mêlent de nos problèmes", a déclaré dimanche Oumar Ag Mohamed, un proche d'Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Dine.
Réunis ce week-end à Ouagadougou, l'ex-junte - qui avait pris le pouvoir à Bamako le 22 mars pour le rendre trois semaines plus tard - et la classe politique malienne avaient appelé à l'ouverture "sans délai" de pourparlers avec les groupes armés, dans le respect de "l'intégrité territoriale" du Mali.
Le dialogue sera mené par le gouvernement "d'union nationale" du futur Premier ministre de transition qui doit être désigné par consensus et devrait être nommé lundi ou mardi.
Une "short-list" de trois noms a circulé lors de la rencontre de Ouagadougou: Zoumana Sacko, qui avait avait assuré la transition en 1992 avant l'élection du président Amadou Toumani Touré qui vient d'être renversé, Michel Sidibé, de l'Onusida, et Dialla Konaté, professeur de mathématiques aux Etats-Unis.
La Suisse a confirmé lundi l'enlèvement la veille d'une ressortissante à Tombouctou, qui est avec Kidal et Gao l'une des trois capitales administratives du Nord-Mali tombé aux mains des insurgés.
Une cellule de crise a été mise en place à Benre, et le Département fédéral des affaires étrangères est en contact avec la famille de la personne enlevée, dont le nom n'a pas été révélé.Des témoins à Tombouctou ont affirmé qu'elle se prénommait Béatrice.
Cette femme âgée d'une quarantaine d'années est une chrétienne très impliquée dans les actions sociales, qui vivait depuis longtemps à Tombouctou où elle était la dernière Occidentale encore présente.
Elle avait refusé de quitter la ville après sa chute le 1er avril aux mains d'Ansar Dine, appuyé par Aqmi qui a des bases dans le Nord-Mali, d'où l'organisation opère dans plusieurs pays du Sahel, y procédant régulièrement à des enlèvements.
Le rapt de cette Suissesse porte à 21 le nombre d'otages enlevés au Sahel.Vingt sont retenus par Aqmi et un groupe dissident, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao): treize Occidentaux - dont six Français - et sept Algériens.
Il illustre l'urgence de trouver une solution dans le nord du Mali où les effets cumulés de l'occupation par des groupes armés, des pénuries de toutes sortes et de la sécheresse font craindre le pire pour la population de cet immense territoire aride.
La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, s'est inquiétée quant à elle du devenir des célèbres manuscrits de Tombouctou et a appelé à une action concertée des pays frontaliers du Mali pour empêcher le trafic de "trésors documentaires" de la ville qui auraient été volés par des islamistes.
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