Le Code des personnes et de la famille au Mali adopté en décembre après révision, salué par des organisations musulmanes mais considéré par des ONG comme discriminatoire à l'égard des femmes, a été promulgué, a appris l'AFP vendredi à Bamako de sources concordantes.
Le texte a été promulgué par le président Amadou Toumani Touré "fin décembre-tout début janvier", marquant son entrée en vigueur, a déclaré un responsable du ministère malien de l'Administration territoriale.
Cette validation a été confirmée à l'AFP par le Haut conseil islamique du Mali (HCIM), principale organisation islamique de ce pays à 90% musulman.
"Le président a reçu cette semaine une délégation du Haut conseil pour annoncer" la promulgation du Code, a affirmé Mohamed Kimbiri, membre du HCIM.
"Ne pensez pas que c'est sous la pression, après avoir reçu les responsables du HCIM, que le président a promulgué le Code", le décret d'application ayant été signé bien auparavant, a souligné le responsable du ministère.
Le Haut conseil islamique avait réclamé la promulgation du Code de la famille lors d'un meeting organisé le 14 janvier dans un stade à Bamako et auquel ont assisté quelque 50.000 personnes, selon la presse.
En août 2009, il avait organisé un rassemblement similaire - également quelque 50.000 personnes -, pendant lequel il avait marqué son rejet d'un Code de la famille voté peu auparavant et qui accordait davantage de droits aux femmes.
Le président Touré avait lors renvoyé le texte à l'Assemblée nationale pour une nouvelle rédaction.Le 2 décembre dernier, les députés ont adopté un texte révisé, aujourd'hui qualifié de discriminatoire par des organisation de défense des droits humains.
Dans le Code désormais en vigueur, l'âge du mariage pour les femmes a été abaissé à 16 ans contre 18 ans dans le précédent, et le mariage religieux est juridiquement reconnu.
Pour la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), le nouveau Code "perpétue les discriminations" à l'encontre des femmes dans le pays, qui, selon elle, "a raté une occasion de progresser vers le respect des droits des femmes".
"Les dispositions centrales concernant l'âge du mariage, la garde des enfants, l'héritage ont subi des modifications telles qu'elles vont à l'encontre du principe même d'égalité des sexes", estime la FIDH.
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