Mali: un patient retenu par des hommes armés durant son évacuation meurt

Infos. Un homme blessé lors d'opérations armées sujettes à beaucoup d'interrogations au Mali en guerre est mort au cours de son évacuation après que l'ambulance qui le transportait eut été retenue pendant des heures par des hommes en armes, a rapporté Médecins sans Frontières jeudi.

Mali: un patient retenu par des hommes armés durant son évacuation meurt
Cet homme avait été gravement blessé dans un bombardement dimanche dans le secteur de Douentza (centre du Mali), a indiqué l'organisation dans un communiqué. Les faits survenus dimanche dans cette zone donnent lieu à beaucoup de questions sur l'éventualité d'une bavure des armées maliennes ou françaises et étrangères qui combattent les jihadistes.Clairement signalée d'un logo MSF, une ambulance qui évacuait vers un hôpital trois patients gravement blessés dans le même bombardement a été stoppée mardi sur la route par des hommes armés, a dit MSF sans identifier ces derniers. La zone, dangereuse, est le champ d'action de groupes jihadistes et de groupes d'autodéfense communautaire.Le chauffeur, l'infirmier et un accompagnant "ont été ligotés, violentés et laissés en plein soleil pendant plusieurs heures avant d'être relâchés. L'un des trois patients, un homme d'une soixantaine d'années, est décédé durant cette détention", a souligné MSF.L'organisation "condamne fermement ces violences et cette obstruction grave des secours médicaux".L'ambulance a atteint l'hôpital de Sévaré mercredi et les deux patients survivant ont été pris en charge, a précisé MSF.MSF avait affirmé plus tôt cette semaine avoir pris en charge plusieurs blessés en provenance des villages de Bounti et Kikara. La plupart sont "des hommes âgés de plus de soixante ans, (présentant) des lésions dues à des explosions, des éclats de métal et des blessures par balles", a-t-elle indiqué jeudi.MSF avait dit initialement mercredi qu'ils avaient été blessés dans des "bombardements" de deux villages distants d'une quinzaine de kilomètres. Il s'agissait d'un élément significatif, en pleine confusion sur les évènements survenus dimanche dans le secteur. MSF a depuis modifié sa version.Si elles ont bien pris en charge des blessés dans deux localités différentes, "les équipes MSF (n'étaient) pas physiquement présentes au moment des faits (et) ne sont pas en mesure de confirmer les circonstances exactes de ces événements", a-t-elle dit jeudi. La version française de son communiqué ne parle plus que d'un "bombardement" du 3 janvier.Des villageois et une association de défense de l'ethnie peule ont fait état d'une frappe aérienne ayant atteint une fête de mariage et fait jusqu'à une vingtaine de morts dimanche à Bounti. L'appareil qui aurait tiré ne pourrait a priori appartenir qu'aux armée malienne ou française.L'armée française a indiqué mardi qu'une patrouille d'avions de chasse français avait frappé un rassemblement de jihadistes et "neutralisé" des dizaines d'entre eux à l'ouest d'Hombori (donc dans le même secteur). La nature du rassemblement et le faut qu'il ne s'agissait pas d'un mariage ne font aucun doute, a-t-elle dit.Les autorités maliennes sont restées jusqu'alors silencieuses.

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