Le gouvernement espagnol s'est expliqué sur l'utilisation de matériel anti-émeutes, dont des balles en caoutchouc, jeudi pour repousser un assaut d'immigrants aux portes de l'enclave de Ceuta, au nord du Maroc, dans lequel neuf clandestins sont morts, tandis que l'opposition réclame des comptes.
Le Parti socialiste, première force d'opposition, a annoncé dans un court communiqué qu'il allait "demander que le ministre de l'Intérieur se présente (devant le Parlement) pour éclaircir la mort de neuf immigrés à Ceuta".
La préfecture de Ceuta a expliqué jeudi soir que la police avait utilisé "du matériel anti-émeutes, des balles en caoutchouc lancées en parabole par-dessus une barrière de six mètres de haut, jamais contre les personnes" pour repousser l'assaut des clandestins.
Environ 400 immigrés d'Afrique subsaharienne, selon les autorités espagnoles, avaient tenté jeudi matin de pénétrer dans l'enclave de Ceuta, depuis le Maroc, par la plage et par le poste-frontière.Neuf migrants étaient morts noyés du côté marocain.
Selon la préfecture de Ceuta, "les immigrés ont montré une attitude très violente, ont lancé des pierres et d'autres objets contre les forces de sécurité espagnoles et marocaines".
Le préfet de Ceuta, Francisco Antonio Gonzalez, a défendu vendredi l'action des forces de l'ordre."Nous n'avons pas utilisé de moyens anti-émeutes quand les immigrés étaient dans l'eau", a-t-il affirmé sur la radio Onda Cero.
Le Haut commissariat aux Réfugiés de l'ONU en Espagne s'est dit "consterné".
"Nous sommes consternés de ces décès aux portes de pays européens", a affirmé Maria Jesus Vega, la porte-parole du HCR à Madrid.
"Nous sommes très préoccupés par le fait que les personnes qui ont besoin d'une protection internationale risquent leur vie pour gagner des pays sûrs, et la perdent aux portes de pays de l'Union européenne", a-t-elle ajouté, insistant sur "l'importance que la gestion des frontières et de l'immigration se fasse dans le respect des droits fondamentaux".
Ceuta, avec l'autre enclave espagnole de Melilla, dans le nord du Maroc, constitue la seule porte d'entrée terrestre vers l'Europe pour l'immigration clandestine venue d'Afrique.
Alors qu'à Melilla les migrants lancent régulièrement des assauts contre la triple barrière grillagée qui constitue la frontière, les tentatives d'entrée à Ceuta, moins nombreuses, se font généralement par la plage à pied, à bord de petites embarcations ou via l'unique poste-frontière de Tarajal.
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