Maroc: après le référendum, des manifestations attendues

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RABAT (AFP) - (AFP)

Le Mouvement des jeunes du 20 février a appelé à de nouvelles manifestations dimanche dans les villes du Maroc, en dépit des résultats du référendum sur une révision de la Constitution marqués par un "oui" massif, selon les chiffres officiels.

Dès l'annonce des résultats, ils ont été fortement contestés par les militants du Mouvement du 20 février qui descendent dans la rue chaque dimanche depuis cette date.

Bien qu'ils aient appelé au boycott du référendum, les militants du mouvement voient leur action inscrite dans la durée.

Le Mouvement du 20 février comprend des jeunes de tendances politiques différentes: des jeunes "cyber-militants", pour la plupart indépendants, des gauchistes et des islamistes du Mouvement Justice et bienfaisance, officiellement interdit mais toléré par les autorités.

Le Mouvement revendique des réformes pouvant conduire à l'établissement d'une monarchie parlementaire, en s'inspirant notamment du modèle espagnol, une plus grande justice sociale, et la fin de la corruption dans un pays où un grand nombre de jeunes est au chômage.

Mais du fait de sa composition relativement hétéroclite, le mouvement peine à clarifier ses objectifs.

Les manifestations pacifiques auxquelles il appelle régulièrement via facebook ont commencé le 20 février dans le tumulte de la contestation arabe.

 Toutefois, contrairement aux mouvement tunisien et égyptien, les protestataires n'appellent pas à la révolution ni à la chute de la monarchie.

Les autorités accusent souvent, de leur côté, ces jeunes militants d'être "noyautés" et "manipulés" par les islamistes du Mouvement Justice et bienfaisance et par les courants d'extrême gauche.

"J'aurais préféré que ceux là même qui s'affirment démocrates tirent les conclusions du choix souverain du peuple marocain", a déclaré à l'AFP le ministre de la Communication Khalid Naciri, et porte-parole du gouvernement.

"Quelles que soient les circonstances, ils ont le devoir d'ajuster leur revendication à la nouvelle donne du 1er juillet et donc d'apporter leur contribution positive à la construction commune du nouveau Maroc.Manifester dans la rue ne saurait être une fin en soi", a-t-il ajouté.

Depuis la proclamation vendredi soir des résultats du référendum constitutionnel -- qui avaient montré que plus de 98% des électeurs avaient voté +oui+, avec un taux de participation de 72,65%, selon les chiffres officiels non définitifs --, les experts s'interrogent sur les nouvelles stratégies de ce mouvement.

Pour le politologue Mohamed Tozy, "si le Mouvement 20 février joue un rôle de +veille+ en revendiquant des réformes liées à la mise en oeuvre de la constitution, comme la lutte contre la corruption, je pense que le pouvoir en a besoin maintenant".

"S'il verse dans la provocation, la réaction des autorités risque d'être plus musclée", a-t-il estimé dans un entretien à l'AFP.

Le nouveau texte constitutionnel renforce les pouvoirs du Premier ministre et du parlement tout en préservant le prééminence politique et religieuse du monarque, et prévoit des réformes renforçant l'Etat de droit ainsi qu'une justice indépendante, sous la houlette du roi.

Selon ce texte, le Premier ministre, issu du parti vainqueur aux élections, aura la possibilité de dissoudre la chambre des représentants, ce qui était une prérogative exclusive du roi avant le projet de réformes.

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