Dans les souks, sur les plateaux des télévisions ou encore dans les réseaux sociaux, les défenseurs du projet de réforme constitutionnel au Maroc s'opposent à ceux qui le rejettent, à la veille d'un référendum pour lequel les autorités continuent de mobiliser à tout va.
A l'entrée du grand souk de la médina, la vieille ville de Rabat, une pancarte indique en arabe: "Les commerçants de la médina disent oui à la constitution".
Commerçants et vendeurs ambulants s'activent sous un soleil de plomb avant de rejoindre la vieille mosquée de la médina pour la prière collective de la mi-journée.
"Le référendum?On en parle parfois mais il n'occupe pas nos discussions.C'est simple, c'est même très simple, je vais voter oui", a déclaré Abdelkrim Badouch, un vendeur ambulant âgé de 22 ans.
"Nous allons donner l'exemple avec cette constitution à tout le monde arabe", poursuit-il en arborrant un léger sourire au coin des lèvres.
Plus loin, dans un vaste magasin de dattes et d'amandes, Lahcen Chnagui, 75 ans, est assis sur un sac de farine.
"Félicitons-nous pour cette constitution.Le roi a bien fait en nous offrant cette constitution.Je vais voter pour.Quant à ces jeunes (ndlr, du Mouvement du 20 février), Dieu va leur pardonner", dit M. Chnagui.
En dehors des remparts de la médina, sur certains murs des grands boulevards du centre-ville, d'autres pancartes appelent à voter en faveur du projet, qui soumis à référendum vendredi.
"Oui à la constitution", lit-on sur une pancarte collée au mur d'un cinéma au centre ville.
La plupart des partis politiques ont appelé à voter pour le projet constitutionnel, à l'exception de trois formations de gauche qui ont tous appelé à boycotter le scrutin de vendredi.Ces derniers sont autorisés à promouvoir le "boycott" sur les télévisions publiques, à la différence des jeunes contestataires du Mouvement du 20 février qui, eux, n'y sont pas autorisés.
Le Mouvement du 20 février sur FacebookOutre les médias publics, la mobilisation menée par les autorités en faveur du oui s'est étendue aux mosquées, où les imams ont appelé lors de la prière de vendredi dernier à voter pour le projet.
Le roi Mohammed VI a présenté il y a dix jours un projet de réformes constitutionnelles qui doivent renforcer le rôle du Premier ministre et du Parlement, sans pour autant établir une véritable monarchie parlementaire réclamée par le Mouvement du 20 février, à l'origine de la contestation dans la rue.
Ecarté des télévisions publiques, le Mouvement du 20 février s'est tourné vers les réseaux sociaux, notamment Facebook.
Sur sa page, qui compte plus de 62.000 membres, des textes et des vidéos appellent ouvertement à ne pas se rendre aux urnes vendredi.
"Le vendredi?J'aurai d'autres chats à foueter", indique ainsi une image diffusée sur la page Facebook du Mouvement.
Une vidéo diffusée sur la même page montre cinq jeunes dont deux filles annonçant leur intention de boycotter le référendum en le qualifiant de "perte de temps".
"Je ne vais pas me rendre aux urnes parce que ce projet de constitution est une régression grave et un mensonge", annonce une jeune militante sur la vidéo.
"Nous appelons les coordinations locales à dispatcher les militants, le 1er juillet, sur les bureaux de vote surtout dans les zones rurales", pour filmer les "transports groupés des votants" et montrer que l'Etat facilite la participation, selon un communiqué du Mouvement publié jeudi.
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