La France regrette la "surprenante" décision marocaine de refoulement lundi d'un député français qui voulait se rendre au Sahara occidental et à demandé des explications à Rabat, a déclaré mardi le ministère des Affaires étrangères.
"Nous regrettons cette décision de refoulement et nous en avons informé l'ambassadeur du Maroc en France", a déclaré lors d'un point-presse le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero.
"Nous lui avons demandé des explications sur cette décision surprenante envers un membre de notre représentation nationale", a-t-il ajouté."Le directeur de cabinet du ministre (Bernard Kouchner) s'est entretenu avec le député communiste Jean-Paul Lecoq", a précisé le porte-parole.
L'élu avait raconté lundi à la presse être arrivé dimanche en fin d'après-midi à Casablanca pour se rendre à Lâayoune, chef-lieu du Sahara occidental sous contrôle marocain.Il avait alors été interdit de quitter l'aéroport par les autorités marocaines et remis dans un avion à destination de Paris lundi matin.
Le député avait aussi indiqué qu'un parlementaire européen, l'Espagnol Willy Meyer, n'avait pas non plus été autorisé à quitter l'avion qui le conduisait aux Canaries.
Jean-Paul Lecoq, qui milite pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, avait jugé "inadmissible" qu'on empêche des parlementaires européens "d'aller voir ce qu'il se passe à Lâayoune", au lendemain de heurts meurtriers entre les forces de l'ordre marocaines et des civils sahraouis.
Lundi matin, les forces de l'ordre marocaines ont donné l'assaut à un camp situé à environ 13 km de Lâayoune abritant des milliers de civils sahraouis, qui protestent depuis des mois contre leurs conditions de vie.Des heurts ont ensuite éclaté dans la ville de Lâayoune, où des véhicules ont été incendiés.
Selon les derniers bilans communiqués, les heurts ont fait six morts, essentiellement dans les rangs des forces de l'ordre et aucun parmi les civils du camp selon Rabat, et un tué parmi les civils sahraouis selon le Polisario, organisation qui lutte pour l'indépendance du Sahara occidental, annexé par le Maroc depuis 1975.
"Nous déplorons les heurts qui ont opposé les forces de l'ordre marocaines hier à un groupe de civils à Lâayoune", a réagi mardi M. Valero.
"Nous soulignons l'importance qui s'attache à tout mettre en oeuvre pour éviter de nouvelles violences", a-t-il dit.
"Plus que jamais, il convient d'accélérer les efforts en vue d'une solution politique", selon M. Valero.
Faisant allusion aux discussions informelles sur l'avenir du Sahara occidental entre le Polisario et le Maroc qui ont commencé lundi près de New York, il a souligné que la France appellait les parties à "s'y engager résolument, afin qu'une solution politique soit enfin trouvée".
Alliée historique du Maroc, la France soutient le plan d'autonomie du Sahara occidental, sous souveraineté marocaine, voulu par Rabat.
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