Un jeune franco-marocain, arrêté pour avoir brandi un drapeau perçu comme un signe de ralliement au groupe Etat islamique (EI), a été condamné à deux ans de prison ferme pour "apologie du terrorisme", a rapporté vendredi un hebdomadaire marocain.
Abdelmalik el Makrini, 18 ans, était poursuivi devant un tribunal de Salé, près de Rabat, pour "apologie d'actes constituant un crime terroriste", selon le site internet de Tel Quel.
Arrêté en août dans la région de Tétouan (nord), où il était en vacances, il avait au préalable accroché "sur le toit de la maison familiale" un "drapeau du tawhid", sur lequel était écrit en blanc sur fond noir "Il n'y a d'autre Dieu que Allah et Mohammed et son messager", une démarche perçue par les autorités comme un signe de ralliement au groupe EI, d'après la même source.
Le jeune homme, domicilié dans le nord de la France, ainsi que ses proches contestent cette interprétation.Avant le procès, sa soeur avait notamment fait valoir que ce drapeau était "librement vendu en France" et arboré "lors des marches ou sit-ins pro-palestiniens par exemple".
Cité par Tel Quel, l'avocat de la Défense, Me Mohamed Kotaya, a annoncé qu'il allait faire appel du jugement rendu jeudi, qualifié d'"injuste".
Selon l'agence marocaine MAP, qui avait tout d'abord évoqué une peine de trois ans de prison à l'encontre de ce Franco-Marocain, 12 autres personnes étaient également jugées par le tribunal de Salé dans le cadre d'"affaires de terrorisme".
Un des accusés, qui avait "rejoint l'organisation Etat islamique afin de participer au jihad", a écopé de quatre ans de prison pour "constitution d'une bande dans le but de préparer et de commettre des actes terroristes dans le cadre d'un projet collectif".
Les autres peines prononcées vont de deux à quatre ans de prison ferme, pour des motifs similaires.
Le gouvernement marocain a adopté en septembre un projet de loi complétant sa législation antiterroriste, afin de lutter en particulier contre l'enrôlement de ressortissants par le groupe EI.
Diverses condamnations, faisant suite au "démantèlement de cellules terroristes", ont été prononcées depuis, pour la plupart comprises entre deux et cinq ans de prison.
Le Maroc a par ailleurs lancé le mois dernier un nouveau dispositif de sécurité, baptisé "Vigilance", après avoir évoqué une "sérieuse menace terroriste".
Les autorités marocaines ne masquent pas leur inquiétude face au recrutement, selon elles, de plus de 2.000 Marocains --en comptant les binationaux-- par des groupes jihadistes, notamment l'EI.
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