De leur côté, les avocats d'Abderrahmane Ould Wedadi et Cheikh Ould Jiddou, arrêtés le 22 mars et inculpés le 27 mars, ont annoncé la saisie du Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire "afin de faire reconnaître le caractère illégal de leur détention et pour demander leur libération immédiate". Les deux jeunes blogueurs reprenaient depuis plusieurs mois sur Facebook des informations de la presse étrangère "relatives au potentiel gel d'un compte bancaire par les autorités de Dubaï qui appartiendrait au chef de l'Etat mauritanien", ont rappelé mardi dans un communiqué les avocats, Brahim Ould Ebetty et Henri Thulliez.Le président mauritanien, interrogé le 5 mars par la presse sur cette affaire, avait affirmé qu'il "s'agissait d'une rumeur qui finira par s'estomper".Selon leurs avocats, "surtout les deux blogueurs enquêtaient depuis plusieurs années sur une escroquerie immobilière basée sur le système de Ponzi, touchant plusieurs milliers de familles et qui aurait bénéficié à des proches du président sans que l'auteur principal présumé ne soit jamais inquiété par la justice".La personne visée est un chef religieux, cheikh Ridha al-Saïdi, qui a acheté à crédit à des milliers de Mauritaniens des centaines de maisons, terrains, véhicules et bétail à des prix très supérieurs à leur valeur réelle, pour les revendre ensuite bien en-dessous du prix du marché, mais sans jamais les rembourser.Des associations de créanciers du religieux se sont constituées pour réclamer leur dû, manifestant devant sa concession située dans la banlieue nord de la capitale, sans jusqu'à présent saisir la justice.Amnesty International a pour sa part appelé dans un communiqué les autorités à "libérer immédiatement et sans condition deux célèbres blogueurs détenus depuis deux mois uniquement pour avoir dénoncé sur Facebook des faits présumés de corruption dans le pays", les appelant à "s'ouvrir aux débats et à la critique"."Le respect et la protection du droit à la liberté d'expression devraient être une de leurs priorités, l'élection présidentielle étant prévue le mois prochain", a souligné l'organisation. Ancien général arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2008, élu en 2009 puis réélu en 2014, Mohamed Ould Abdel Aziz ne peut se représenter au terme de son second mandat.Pour lui succéder, le parti au pouvoir a désigné comme candidat un autre ancien général, son compagnon de toujours, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed.
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