John Kerry est parti mardi soir pour sa première tournée africaine, en Ethiopie, en République démocratique du Congo et en Angola, au chevet des plus sanglants conflits du continent, au premier rang desquels celui qui ravage le Soudan du Sud.
En tant que secrétaire d'Etat, M. Kerry s'était rendu en mai 2013 à Addis Abeba pour un sommet de l'Union africaine (UA), mais il s'agit là de son véritable premier voyage en Afrique.Sa prédécesseur Hillary Clinton avait sillonné le continent à l'été 2012, du Sénégal à l'Afrique australe et de l'Est.
D'après le département d'Etat, le chef de la diplomatie américaine tentera jusqu'au 5 mai d'"encourager le développement de la démocratie, (de) promouvoir le respect des droits de l'homme et (de) faire avancer la paix et la sécurité" dans la région.
A Addis Abeba, il s'entretiendra jusqu'à vendredi avec des dirigeants de pays de l'UA, dont ceux d'Ethiopie, du Kenya et de l'Ouganda, a indiqué un diplomate américain.
La capitale éthiopienne accueille depuis des mois les pourparlers de paix pour le conflit au Soudan du Sud qui oppose depuis le 15 décembre les troupes loyales au président Salva Kiir à celles fidèles à son ex vice-président Riek Machar.Les tractations entre des délégations des deux camps ont repris en début de semaine.
- "Messages durs" -
Ces combats ont fait des milliers de morts et forcé des dizaines de milliers de civils à chercher refuge dans des bases de l'ONU protégées par les Casques bleus de la Minuss (Mission de l'ONU au Soudan du Sud).Un cessez-le-feu a bien été signé le 23 janvier à Addis Abeba mais il est resté lettre morte.
"Nous allons délivrer des messages durs aux deux parties pour leur indiquer qu'elles seront tenues responsables si elles ne prennent pas les mesures nécessaires pour mettre fin aux hostilités", a prévenu le responsable du département d'Etat.Il a confirmé que Washington "travaillait sur une liste d'individus" qui pourraient être les cibles de "sanctions", comme l'avaient déjà annoncé la Maison Blanche et John Kerry.
Les Etats-Unis, parrains de la création du Soudan du Sud en juillet 2011, ont multiplié les pressions sur les belligérants pour éviter un éclatement de la plus jeune nation de la planète."Si cela (la guerre, Ndlr) avait pu être évité, nous l'aurions empêché (...) Nous avions vu les problèmes, mais aucun de nous n'avait vu que cela pouvait tourner aussi mal et aussi vite", a concédé le diplomate américain.
M. Kerry est attendu samedi à Kinshasa pour une rencontre avec le président congolais Joseph Kabila centrée sur la démobilisation des nombreux groupes armés rebelles et sur la démocratisation avant des élections en 2015.
Fin 2013, l'armée congolaise et une Mission de l'ONU ont défait la rébellion tutsi du Mouvement du 23 mars (M23) , qui a capitulé après un an et demi de lutte dans l'est du pays.Des opérations sont en cours ou à venir contre les autres groupes armés de la région.
"Nous avons le sentiment d'avoir remporté certains succès en RDC (...).On regarde maintenant où l'on peut aller pour les prochaines étapes", s'est félicité le cadre du département d'Etat.
En revanche, M. Kerry ne se rendra pas au Rwanda voisin, un allié de Washington mais avec qui les relations se sont refroidies depuis deux ans, en raison de l'appui présumé de Kigali au M23.
Enfin en Angola, pays riche en pétrole, le secrétaire d'Etat verra le président José Eduardo dos Santos, dont le diplomate américain a loué l'"extraordinaire rôle positif sur un nombre de dossiers régionaux".
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