La semaine dernière, des combattants de ce mouvement islamiste, qui sème la terreur depuis plus de deux ans dans la province du Cabo Delgado, ont brièvement occupé les villes de Mocimboa da Praia et Quissanga, où ils ont détruit des bâtiments officiels.Ces opérations ont provoqué la fuite de nombreux habitants de la région vers Pemba. En raison de l'effondrement d'un pont qui bloque la principale route vers la ville, ils y arrivent, épuisés, à bord de bateaux en longeant la côte.La plupart sont hébergés par des membres de leur famille."Ici dans le quartier de Cairiacó, plus de cent familles ont accueilli des déplacés chez elles", a déclaré à l'AFP un responsable local, Fakir Rugunate, "la plupart viennent de Quissanga et Mocimboa da Praia".L'un de ces déplacés, Momade Abu, a raconté à l'AFP être arrivé lundi à Pemba, contraint de fuir sa maison de Quissanga après l'attaque des islamistes."On est resté dans les bois pendant deux jours en attendant qu'ils partent", a-t-il dit. "Et puis on a essayé de trouver un bateau mais c'était difficile parce que tout le monde veut partir. On a finalement réussi à en trouver un.""On a tout laissé derrière nous", a poursuivi Momade Abu. "Ici on souffre parce que nous n'avons pas d'endroit pour dormir ni de quoi manger, mais c'est bien pire là-bas.""C'est un désastre humanitaire", a commenté pour l'AFP une source proche du diocèse catholique de Pemba. "On essaie de leur trouver de la nourriture et de quoi rester propres mais sans aucune aide du gouvernement, c'est difficile."Sollicitées par l'AFP, les autorités provinciales n'ont pas répondu immédiatement."Le gouvernement nous a ordonné de prendre les noms et origine des gens qui arrivent des districts attaqués", a indiqué sous couvert d'anonymat à l'AFP un responsable local. "A ce jour nous en avons enregistré plus de 4.000, pour l'essentiel des femmes et des enfants."Les insurgés opèrent depuis octobre 2017 dans toute la province à majorité musulmane du Cabo Delgado, riche en importants gisements gaziers sous-marins. Ils y multiplient les attaques meurtrières contre villageois et forces de sécurité.Ces violences ont fait au moins 900 morts, selon un décompte de l'ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled), et causé le déplacement d'au moins 150.000 personnes, selon les autorités.Malgré ses proclamations répétées et l'envoi d'importants renforts militaires épaulés par des mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner, le président mozambicain Filipe Nyusi n'a pas réussi à ramener l'ordre dans la région.
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