Les ex-rebelles mozambicains de la Renamo ont dénoncé lundi l'accord de paix de 1992, qui avait mis fin à 16 ans de guerre civile, après l'attaque des forces gouvernementales contre leur base dans le centre du pays.
"L'attitude irresponsable du commandant en chef des forces de sécurité met fin à l'accord de paix de Rome", a déclaré le porte-parole de la Renamo, Fernando Mazanga, désignant ainsi le président mozambicain Armando Guebuza.
L'armée a annoncé s'être emparée lundi de la base des anciens rebelles, une opération confirmée par la Renamo.
"Nous sommes entrés dans Sathundjira", la base des ex-rebelles dans les monts Gorongosa, dans le centre du pays, a annoncé le porte-parole du ministère de la Défense, Custodio Chume.
Le porte-parole de la Renamo a affirmé que l'armée avait essayé de tuer le chef de l'ex-rébellion.
"Aujourd'hui, vers 13H00 (11H00 GMT), le gouvernement du Frelimo a utilisé des troupes et l'artillerie lourde pour attaquer la résidence du président de la Renamo, Afonso Dhlakama, pour le tuer de sang-froid", a-t-il affirmé.
Mais M. Dhlakama, sain et sauf, selon la Renamo, a pu s'enfuir dans une direction inconnue et aucune victime de ces affrontements n'a pour l'instant été signalée.
M. Mazanga a estimé que l'attaque de la base "sonne le glas de la démocratie pluripartite au Mozambique".
"Cet acte belliqueux montre qui vraiment ne veut pas la paix ni la démocratie", a-t-il ajouté.
La Renamo est devenu le principal parti d'opposition après la signature en 1992 d'un accord de paix avec le parti qui dirige le Mozambique depuis l'indépendance - en 1975 -, le Frelimo.
L'accord avait mis fin à 16 ans d'une guerre civile dévastatrice.L'année dernière, toutefois, la situation a commencé à se dégrader, lorsque M. Dhlakama a établi sa base dans les monts Gorongosa et recommencé à entraîner des guérilleros.Depuis avril dernier, les tensions qui couvaient se sont transformées à nouveau en affrontements meurtriers.
L'assaut contre la base de la Renamo était une riposte à une attaque contre une unité militaire gouvernementale lancée par les ex-rebelles jeudi dernier, a expliqué le porte-parole du ministère de la Défense sur Radio-Mozambique.Deux combattants de la Renamo y avaient été tués, selon la présidence.
L'ex-guérilla réclame une représentativité plus grande au sein de la commission électorale et des forces armées.Elle dénonce également la conduite du pays par le Frelimo, qu'elle accuse d'accaparer le pouvoir et les richesses naturelles.
Plusieurs négociations visant à mettre fin à ce conflit entre le gouvernement et les ex-rebelles de la Renamo avaient échoué, mais le président mozambicain Armando Guebuza a déclaré rester ouvert à des rencontres avec M. Dhlakama.
Des élections locales sont prévues le 20 novembre.La Renamo a menacé de les perturber si la loi n'était pas modifiée pour lui accorder la même représentativité qu'au parti au pouvoir au sein de la commission électorale, chargée d'assurer la bonne tenue des scrutins.
Le Parlement a appelé le parti d'opposition à proposer officiellement des modifications, mais la Renamo a systématiquement refusé, estimant que la majorité des membres du Frelimo voteraient contre.
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