Le numéro 2 de la junte militaire au pouvoir au Niger, le colonel Abdoulaye Badié, est aux arrêts depuis mercredi et est actuellement retenu à l'état-major à Niamey, a-t-on appris jeudi de source militaire.
"Le colonel Badié a été arrêté hier (mercredi) après-midi et est gardé dans les locaux de l'état-major à Niamey", a indiqué à l'AFP cette source sous couvert d'anonymat, sans préciser les raisons de cette arrestation. "Les choses sont au stade de l'interrogatoire", a-t-on ajouté.
Chef de l'intendance des armées, le colonel Badié était surtout le secrétaire permanent du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte), soit le numéro deux du régime mis en place après le coup d'Etat de février contre le président Mamadou Tandja (1999-2010). Le 10 octobre, le chef de la junte, le général Salou Djibo, avait supprimé par décret le poste de secrétaire permanent et maintenu le colonel Badié comme simple membre du CSRD.
Dans son édition du 11 octobre, l'hebdomadaire indépendant nigérien Le Canard déchaîné avançait que la suppression de ce poste serait liée à de "folles informations faisant état d'une tentative de coup d'Etat" en préparation.
Depuis quelques jours, la présence de l'armée dans la capitale et ses environs est plus sensible, avec des patrouilles renforcées, notamment la nuit, a-t-on constaté.
Le général Djibo a par ailleurs limogé le 8 octobre par un autre décret le haut commandant de la garde nationale (ex-garde républicaine), le lieutenant-colonel Abdou Sidikou.Le communiqué officiel annonçant ce limogeage n'a apporté aucune explication.
Par un autre décret signé le même jour, le chef de l'Etat a nommé le lieutenant-colonel de la gendarmerie Mahamadou Ibrahim Bagadoma au poste de commissaire du gouvernement (procureur) près le Tribunal militaire.Ce tribunal n'a pas siégé depuis plusieurs années.
L'arrestation du numéro 2 de la junte survient alors que le Niger, pays sahélien très pauvre, s'apprête à engager, avec un référendum constitutionnel prévu le 31 octobre, un processus de transition censé aboutir à une présidentielle le 31 janvier 2011.
Un régime civil doit être rétabli le 6 avril 2011 avec l'investiture du nouveau président.
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