"L'opposition politique nigérienne exige la transmission sans délais du rapport d'inspection aux juridictions compétentes", selon un communiqué reçu samedi par l'AFP.Les trois mouvements signataires du communiqué "sont choqués de voir" que "les ressources financières considérables allouées à la Défense du territoire national et des Nigériens" sont "détournés à des fins personnelles par des individus connus mais impunis".Ils prêtent au gouvernement l'intention de "instituer une justice à géométrie variable" dans le traitement du dossier.Le gouvernement a annoncé jeudi dans un communiqué avoir "décidé de faire rembourser les montants indûment perçus, soit en raison de surfacturation, soit au titre de paiement de services et livraisons non effectuées ou partiellement effectuées".Il a aussi décidé de "transmettre aux tribunaux compétents les dossiers des fournisseurs qui refuseraient de s'exécuter" et "de prendre les sanctions administratives appropriées à l'endroit des agents publics incriminés".Mais le texte n'évoque pas directement des poursuites judiciaires au pénal pour les coupables des malversations présumées. Il ne précise pas non plus les montants concernés, ni les personnalités mises en cause.La Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH), un organe public composé de représentants du gouvernement, du Parlement, d'ONG, de syndicats et de juristes, "encourage" aussi "le chef de l'Etat (qui a demandé l'audit) à donner une suite judiciaire" à l'affaire.D'après des journaux locaux, l'audit a porté sur "la dilapidation" de milliards de FCFA (millions d'euros) "destinés à l'armement et à l'équipement des forces armées nigériennes", impliquant des hommes d'affaires et des responsables gouvernementaux.Des investigations ont été menées en Russie, en Israël et en Chine et portent sur des achats "de munitions et matériels défectueux", d'après les journaux.Le scandale a d'autant plus choqué que tout le Sahel, et en particulier le Mali, le Niger et le Burkina, est visé par les assauts de plus en plus audacieux de groupes islamistes, en dépit du renforcement des armées locales et de la présence de 4.500 militaires français de la force antiterroriste Barkhane.Entre décembre 2019 et janvier 2020, près de 200 soldats nigériens ont été tués dans des attaques revendiquées par l'Etat islamique (EI) dans la région de Tillabéri, riveraine de la zone des trois frontières (Niger, Burkina Faso et Mali).
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