Des éléments de l'armée nigérienne sont "tombés sur un engin explosif improvisé", l'un des principaux modes opératoires jihadistes dans la région, a indiqué le ministère dans un communiqué, précisant que le bilan était "malheureusement de quatre morts et huit blessés graves".Ces soldats étaient engagés, selon le texte, dans une "poursuite" de "terroristes" (terminologie employée par les autorités au Sahel pour définir les jihadistes) qui avaient attaqué la veille le poste militaire de Chétima Wangou, dans la région de Diffa (sud-est).Les assaillants appartenaient au groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), selon une revendication de l'attaque de dimanche rapportée lundi par l'organisme américain de surveillance des mouvements extrémistes SITE."Les soldats du Califat ont attaqué hier (...) l'armée nigérienne apostate près de la ville de Chétimari (...) ce qui a entraîné la mort de trois éléments" de l'armée nigérienne, a affirmé lundi ISWAP dans son communiqué, indiquant avoir "capturé" un "véhicule à quatre roues motrices" ainsi que des armes et des munitions.Les autorités nigériennes n'ont pas fait état de pertes humaines dans l'attaque de dimanche. Les "opérations de ratissage et les reconnaissances offensives" se poursuivaient lundi soir, selon le communiqué du ministère.Chétima Wangou est un village situé sur le territoire de la commune de Chétimari, à 25 km au sud-ouest de la ville de Diffa. Le secteur où ont eu lieu l'attaque dimanche et l'explosion lundi est situé dans une région frontalière où les incursions jihadistes sont fréquentes.Le poste militaire de Chétima Wangou attaqué dimanche avait déjà été pris pour cible par le passé: le 7 mars 2020, une "vingtaine de véhicules lourdement armés" jihadistes avaient attaqué le camp. Huit soldats avaient été tués.Un an plus tôt, en 2019, une attaque dans la même localité de Chétima Wangou avait fait sept morts parmi les soldats nigériens.Le groupe jihadiste Boko Haram, né au Nigeria en 2009, a établi des bases sur certains des multiples îlots parsemant le lac Tchad, une vaste étendue marécageuse à la frontière entre le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun.Depuis 2016, Boko Haram s'est divisé en deux factions: celle d'Abubakar Shekau, le chef historique du groupe, et Iswap, affilié à l'EI - notamment installé autour du lac Tchad.Les autorités de la région ne font pas la différence entre les membres de Boko Haram et de l'Iswap, présentant tous ces combattants jihadistes comme des éléments de Boko Haram.Le conflit avec les jihadistes de Boko Haram et de l'Iswap a fait plus de 36.000 morts depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria. Près de 2 millions de personnes ont dû fuir leurs foyers. Le Niger doit voter fin février pour élire son nouveau président. Mahamadou Issoufou, au pouvoir depuis dix ans, quittera son poste le 21 février.Un des principaux défis du prochain chef de l'Etat sera de juguler les attaques jihadistes, autant dans le sud-est du pays frontalier du Nigeria que dans l'ouest sahélien, où des groupes affiliés à l'Etat islamiques et à Al-Qaïda sévissent.
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