Sous pression après des mois de grave détérioration de la situation sécuritaire, le président Muhammadu Buhari a annoncé mardi, à la surprise générale, le remplacement des quatre principaux chefs de l'armée du pays le plus peuplé d'Afrique.Le Nigeria est notamment aux prises avec une rébellion jihadiste sanglante depuis plus de dix ans dans le nord-est, ainsi qu'avec des groupes criminels organisés dans le nord-ouest et dans le sud pétrolifère.Venus à moto, des assaillants ont envahi dans la nuit de mercredi à jeudi le village de Kungi, dans l'Etat de Kaduna, tuant une personne et en enlevant 30 autres, ont affirmé des habitants de la région."Ils sont arrivés à 2 heures du matin et se sont déplacés de maison en maison, kidnappant des gens", a expliqué Umaru Abdullahi. "Nous avons recensé les habitants une fois qu'ils sont partis et nous avons constaté qu'ils avaient pris 30 personnes", a-t-il ajouté, précisant que trois membres de sa famille faisaient partie de ces otages.Un autre habitant du village, Muntari Sani, a précisé que des femmes et des enfants figuraient parmi les personnes enlevées.Quelques heures plus tôt, dans l'Etat voisin de Katsina, des hommes armés ont attaqué les villages de Unguwar Sarki et Bilbis, tuant 11 personnes et volant du bétail, selon les témoignages d'habitants.Les enlèvements contre rançon sont très fréquents au Nigeria, où des centaines de personnes, de toutes catégories sociales et de toutes origines, ont été enlevées ces dernières années. Les victimes sont généralement libérées quelques jours ou semaines après l'enlèvement, bien que la police confirme rarement le paiement d'argent aux ravisseurs.SB Morgen, une société nigériane de conseils en géopolitique, estime que plus de 18 millions de dollars (près de 15 millions d'euros) ont été payés en rançons depuis 2011, dans un rapport publié l'année dernière. Dans le nord-ouest, où des bandes criminelles - souvent fortes de plusieurs centaines de membres - terrorisent les populations par leurs pillages, viols et kidnappings, les autorités ont essuyé un cinglant camouflet en décembre, avec l'enlèvement de 340 élèves dans l'Etat de Katsina, région d'origine de Buhari, où il était alors en visite. Les élèves ont ensuite été relâchés.
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