« Ces derniers mois, la violence, l'insécurité et le climat d'inquiétude croissant ont poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir le conflit qui fait rage dans le nord-est du pays », indique Zoran Jovanovic, chef de la délégation du CICR au Nigéria. « Des milliers de personnes ont en outre été blessées et des centaines d'autres tuées ». Les personnes déplacées ont cherché refuge ailleurs dans le pays, ou encore au Niger, au Cameroun ou au Tchad.
« Dans cette région, la pénurie d'abris, de nourriture, d'eau, de vêtements et de services de santé s'est aggravée », précise M. Jovanovic. Une des conséquences directes du conflit a été la flambée des prix des aliments et leur raréfaction, en particulier dans les zones limitrophes des pays voisins. « La situation très précaire sur le plan de la sécurité et les perturbations touchant les voies et moyens de communication font que les gens ont toujours davantage de difficulté à maintenir le contact avec leurs proches, compliquant par ailleurs la fourniture de l'assistance », a-t-il encore précisé.
Fourniture de biens de première nécessité dans le nord-est
Depuis août 2013, plus de 18 000 personnes subissant les conséquences du conflit dans l'�?tat de Borno, dans le nord-est du pays, ont reçu du matériel pour la construction d'abris, des moustiquaires, des couvertures, des articles d'hygiène et ménagers de première nécessité ; cette assistance leur a été distribuée en coopération avec la Croix-Rouge du Nigéria. Environ 45 % des bénéficiaires étaient des femmes, la plupart veuves ou âgées.
Quelque 250 femmes ayant récemment perdu leur mari à cause du conflit dans l'�?tat de Borno reçoivent aussi des rations alimentaires pour un mois. « Ces femmes se sont retrouvées du jour au lendemain à la tête de leur foyer. Elles recevront une assistance alimentaire pendant six mois, ce qui leur permettra d'économiser un peu d'argent pour entreprendre une activité commerciale », explique Ruth Muriungi, déléguée du CICR responsable du programme. Pas moins de 1 500 personnes vivant dans les régions de Maiduguri et Jere mangent aujourd'hui plus et mieux, grâce au programme mis en place avec l'aide d'une association regroupant les veuves de Borno. « Grâce à cette initiative, les six personnes que compte notre famille ont pu passer d'un à trois repas par jour », se réjouit Hadiza, une de ces veuves habitant Jere. « Si Dieu le veut, je pourrai bientôt commencer à vendre des denrées au marché. »
Aide d'urgence au lendemain des violences intercommunautaires
Pendant ce temps, les �?tats de Kaduna, du Plateau, de Nassarawa et de Benue, dans le centre du pays, ont été régulièrement le théâtre de violences intercommunautaires motivées par l'accès à la terre et à d'autres ressources. Des milliers de personnes ont été déplacées, et des centaines tuées ou blessées.
En 2013, quelque 20 000 personnes touchées par la violence dans les �?tats du Plateau et de Kaduna ont reçu des vivres, du matériel pour la construction d'abris, des ustensiles de cuisine et des articles d'hygiène, qui leur ont été distribués en coopération avec la Croix-Rouge du Nigéria. En outre, des ingénieurs du CICR ont remis en état les systèmes de distribution d'eau afin d'améliorer l'accès à l'eau potable des villages de Riyom et Wase, ainsi que de cinq structures médicales des deux �?tats. « Notre établissement n'avait pas d'eau courante depuis plus de dix ans », indique Hajia Khadijat, employée d'un dispensaire géré par la Fédération des associations des femmes musulmanes. « Nous n'avions pas les moyens de payer les factures, et les tuyauteries s'étaient détériorées. Grâce aux travaux et aux nouvelles installations, nous avons de nouveau de l'eau aux robinets. »
Dans l'�?tat méridional du Delta, la criminalité est en augmentation, et on assiste constamment à des affrontements entre communautés. En raison de la détérioration de la situation de sécurité ces dernières années, les communautés isolées vivant dans les régions riveraines du Niger ont toujours davantage de difficultés à accéder aux soins de santé.
Progrès en matière de visite des lieux de détention
Depuis février 2013, en accord avec les autorités nigérianes, le CICR visite des détenus dans 15 stations de police et six prisons dans tout le pays. Des visites �?? dont le but est d'observer les conditions de vies des détenus et le traitement qui leur est réservé �?? ont eu lieu à plusieurs reprises, conformément aux modalités habituelles du CICR. Celles-ci prévoient notamment des discussions avec les autorités détentrices, l'accès à tous les locaux et des entretiens sans témoin avec les détenus.
En janvier 2014, des délégués du CICR ont visité pour la première fois des personnes détenues par l'armée nigériane à Maiduguri, capitale de l'�?tat de Borno. Au cours des mois qui ont précédé cette visite, le CICR avait négocié l'accès à ces détenus avec les autorités nigérianes. « �? l'issue de nos visites dans les lieux de détention, nous faisons part confidentiellement de nos constatations aux autorités concernées », précise Monique Crettol, de la délégation du CICR au Nigéria.
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